C’est l’un des pesticides les plus utilisés en France. L’Agence française de sécurité sanitaire veut cependant interdire ses principaux usages. La procédure de retrait du marché est engagée.
D’après l’Anses, "le S-métolachlore est l’une des substances actives herbicides les plus utilisées en France" (1 946 tonnes par an). C’est un produit surtout utilisé dans les cultures du maïs, mais aussi celles de tournesol, de soja ou encore de sorgho. Autorisé depuis presque 20 ans, il est commercialisé par l’agrochimiste SyngentaIl.
L’Agence française de sécurité sanitaire note cependant qu’après usage dans les champs, ce produit se dégrade en des dérivés chimiques. Ces derniers finissent dans les sols, les eaux de surface et eaux souterraines. "Trois métabolites du S-métolachlore ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité" fixées par la législation européenne lors de récents contrôles des eaux souterraines destinées à la consommation humaine.
Après un rapport examinant l’ensemble des données de contamination, l’Anses avait pris des mesures en septembre 2021. Elle avait "introduit des mesures de restriction dans les autorisations de mise sur le marché des produits à base de S-métolachlore, en particulier une réduction des doses maximales d’emploi". Mais malgré cela, "les concentrations des trois métabolites... sont en situation de dépassement des seuils réglementaires".
L’Agence française de sécurité sanitaire a donc décidé d’interdire une bonne fois pour toutes "les principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore". D’après une porte-parole de l’agence, il s’agit d’une décision définitive. L’Anses accorde néanmoins un "délai de grâce" permettant la vente des produits pendant encore 6 mois et leur utilisation pendant 12 mois.