Cette convocation du groupe Lactalis en vue d’une éventuelle mise en examen entre dans le cadre de l’enquête sur la contamination aux salmonelles de laits infantiles ayant touché des dizaines de nourrissons fin 2017.
Le groupe Lactalis et la société Celia Laiterie de Craon ont rendez-vous devant la justice. Un représentant des deux sociétés est en effet convoqué au tribunal de Paris ce jeudi en vue d’une éventuelle mise en examen. Cette procédure entre dans l’enquête sur la contamination aux salmonelles de laits infantiles qui a touché des dizaines de nourrissons fin 2017, rapporte Le Figaro. "L’ensemble des collaborateurs et des dirigeants du groupe Lactalis a pleinement conscience des épreuves vécues par les familles dont les enfants ont été malades et souhaite que les raisons de cette intoxication soient pleinement éclairées", a commenté le groupe. Ce dernier a assuré de sa volonté à coopérer "en toute transparence avec les autorités judiciaires".
Au total, 53 nourrissons identifiés ont souffert de salmonellose en France fin 2017. Ces intoxications alimentaires sont la conséquence de la consommation d’un produit pour enfant, essentiellement de marque Milumel ou Picot, sorti de l’usine de Craon, située en Mayenne. Après plusieurs semaines de crise, le groupe a finalement retiré mi-janvier 2018 la totalité de ses laits infantiles produits dans l’usine incriminée alors que la production avait dû être suspendue pendant plus de six mois. Pour expliquer cette contamination, l’entreprise dirigée par Emmanuel Besnier a mis en avant des "travaux réalisés courant 1er semestre 2017".
L’affaire a abouti au dépôt de plusieurs centaines de plaintes et les enquêteurs ont auditionné plusieurs dizaines de personnes. En octobre 2019, Emmanuel Besnier a été entendu dans le cadre d’une garde à vue, mais aucune poursuite n’a été retenue contre lui. Une expertise rendue en octobre 2022 et versée au dossier a révélé que "l’entreprise a manqué de vigilance voire de clairvoyance vis-à-vis des signaux négatifs répétés qui alertaient sur une perte de sécurité de la fabrication".
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