Éric Ciotti l’a annoncé samedi 18 février. Il a démis Aurélien Pradié de son poste de vice-président exécutif de LR, car celui-ci était ouvertement opposé à un pan de la réforme des retraites pourtant soutenue par le parti.
Aurélien Pradié occupait le poste de vice-président exécutif des Républicains depuis la mi-janvier. Samedi, le chef du parti a annoncé l’avoir démis de ses fonctions après des sorties contre la réforme des retraites. L’homme politique était ouvertement opposé à un pan du projet de loi, pourtant soutenu par le groupe. "Ses prises de positions répétées (n’étaient) plus conformes avec les valeurs de cohérence, d’unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine", selon Eric Ciotti.
Le patron du parti accuse l’élu du Lot de mener une "aventure personnelle", qui "ne peut se substituer à l’action collective et à l’esprit de responsabilité", rapportent les médias. A. Pradié avait menacé de ne pas voter le texte pour obtenir des concessions de la part d’Elisabeth Borne et ses ministres. Son opposition à la réforme des retraites telle que présentée par l’exécutif lui aura cependant coûté son poste.
La crise a éclaté après la fin de l’examen de la réforme dans l’hémicycle. Alors qu’Eric Ciotti et Olivier Marleix, chef du groupe LR à l’Assemblée, soutenaient le projet prévoyant de passer l’âge légal de départ de 62 à 64 ans depuis des semaines, A. Pradié conditionnait son soutien à des avancées strictes sur le dispositif des carrières longues. Il entendait obtenir l’assurance que toutes personnes entrant sur le marché du travail avant 21 ans puissent partir à la retraite à taux plein après avoir cotisé 43 annuités, et ce, sans que l’âge légal de départ ne constitue une barrière.
L’exécutif semblait faire un pas en ce sens, mais Aurélien Pradié estime que les garanties apportés n’écartaient pas complètement la possibilité pour certaines personnes effectuant des carrières longues de devoir cotiser 44 annuités. Eric Ciotti a pris sa décision vendredi soir après avoir sondé le groupe. "Le seul sort qui compte, c’est celui des Français pour lesquels nous sommes engagés. Des convictions, ça se défend. Sans relâche", a tweeté M. Pradié après la parution du communiqué LR.
Si même les députés de la Majorité rejoignent cette bataille, alors nous devrions la gagner.
Le seul sort qui compte, c’est celui des Français pour lesquels nous sommes engagés.
Des convictions, ça se défend. Sans relâche. https://t.co/cPn3qUaoZI
— Aurélien Pradié (@AurelienPradie) February 18, 2023