Le professeur Peter Von Théobald est au centre de la lutte contre la Covid-19, après avoir succédé au professeur Frédéric Sauvat à la tête de la commission médicale d’établissement du CHU.
"On navigue sur la crête, certains jours on se dit que ça va mieux 48 heures, là depuis 48 heures ça va moins bien. On rempli les Réanimations à 87 % sur les 103 lits, c’est beaucoup, on est très attentifs et très inquiets. Le professeur Sauvat est resté mon directeur de crise, qui s’occupe en première ligne de cette crise covid. Je pense qu’on va y arriver, mais pour le moment nous sommes sur le haut de la crête."
"On a reçu du renfort sanitaire de la réserve sanitaire ça va mieux. Avant on avait 10 salles de fermées, contre seulement 8 salles actuellement. Si la situation s’aggrave on va redéprogrammer."
"Il n’y a pas eu d’évacuations sanitaires (Evasan) entre La Réunion et Mayotte depuis trois jours. Ce n’est pas non plus prévu entre la La Réunion et la Métropole et ça concerne un tout petit peu de personnes. Ce n’est pas ça qui va changer les choses."
75 000 personnes vaccinées d’ici le 1er mai c’est l’objectif fixé par les autorités qui souhaitent accélérer la campagne de vaccination. Le professeur fait le point sur la vaccination pour les soignants.
"On est actuellement à 15 % des soignants qui sont vaccinés. Il y a toujours des problèmes de logistique mais on espère de doubler assez rapidement notre taux de vaccinations (…). Nous n’avons pas de date d’arrivée du vaccin Johnson & Johnson."
Peter Von Théobald est également le Chef de service de la maternité du Chu Nord. "Au CHU, avec la cellule de crise et le professeur Sauvat, nous avons décidé de proposer la vaccination aux femmes enceintes qui le souhaitent. L’Agence de sécurité nationale ne le contre-indique pas mais ne le recommande pas (…). Nous le recommandons pour les femmes enceintes soignantes en premier lieu."
Professeur Von Theobald est également Chef du service Urologie du chu nord qui va fermer ses portes au 1er juin, il tenté de sauver le service malgré les nombreux dysfonctionnements et les guérillas sans fin entre médecins.
"C’est une triste situation que j’ai pris en cours de route. Nous avons d’excellents praticiens mais qui n’arrivent pas à travailler ensemble. L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) est intervenue et a fait un audit. Elle a compris qu’il n’était pas possible d’éloigner les praticiens. La seule solution dans l’intérêt des patients c’était de fermer le service et d’assurer la continuité des soins dans d’autres institutions comme Clinifutur."