Le préfet de La Réunion Jacques Billant a confirmé l’abaissement du couvre-feu de la Réunion de 22h à 18h, à compter de ce vendredi 5 mars, pour une durée de “deux à trois semaines” au moins. Par ailleurs, quatre patients hospitalisés en réanimation seront évacués en métropole d’ici la fin de semaine. Une opération exceptionnelle que l’Agence régionale de santé ne souhaite utiliser qu’en dernier recours.
“Le variant représente près de 60% des nouveaux cas sud-africain. Son apparition demande un renforcement certain des mesures”, a annoncé le préfet Jacques Billant, en préambule de sa prise de parole.
Face à une situation sanitaire toujours fragile, un abaissement du couvre-feu à 18h a donc été décrété, “pour limiter les interactions sociales à l’origine des clusters”.
“En prenant cette décision, nous pouvons encore éviter une mesure de confinement. Mais pour cela, il faut toutefois respecter les gestes barrières”, a de nouveau exhorté Jacques Billant.
Le préfet qui a d’ores et déjà annoncé qu’un service de livraison pourra être assuré entre 18h et 22h par les restaurants.
Justifiant le renforcement des mesures de lutte contre la propagation du virus, la directrice générale de l’ARS, Martine Ladoucette, a indiqué que sept communes de La Réunion présentaient des indicateurs sanitaires préoccupants.
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“Le taux d’incidence reste autour de 100 pour 100 000 habitants, mais sept communes sont bien au-dessus. Elles représentent plus de la moitié de la population réunionnaise”, a-t-elle expliqué.
“On observe un indice de reproductibilité supérieur à 1, c’est-à-dire qu’une personne positive peut en contaminer au moins une autre. C’est une tendance nouvelle qui doit nous préoccuper compte tenu de ce que l’on sait du variant sud-africain.”
Concernant la situation hospitalière de La Réunion, 16 patients réunionnais sont hospitalisés en réanimation, soit 22% de la capacité initiale de réanimation de l’île.
“Nous sommes aujourd’hui arrivés à porter cette capacité à 122 lits”, s’est toutefois félicitée Martine Ladoucette, rappelant qu’il faille répondre à trois types de besoin : les urgences de La Réunion, les formes graves de la maladie Covid et la solidarité interrégionale.
Aussi, le ministère de la Santé veut pouvoir organiser d’ici la fin de cette semaine, une opération d’évacuation sanitaire vers la métropole. Quatre patients actuellement pris en charge en réanimation à La Réunion seront concernés.
“Je veux insister sur le fait que cette opération ne va pas de soi, ni d’un point de vue technique, ni d’un point de vue médical, ni d’un point de vue psychologique. C’est pourquoi elle doit être conçue comme un ultime recours qu’il nous convient d’éviter le plus possible”, prévient la directrice de l’ARS.
Les autorités ont enfin fait un point de situation sur la campagne de vaccination, précisant que 17800 personnes ont à ce jour bénéficié du vaccin contre la Covid-19, dont 3500 ont reçu les deux doses.
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“Dès la semaine prochaine, ce sombre pourra être porté à 18500 bénéficiaires avec 220 créneaux de prise de rendez-vous possibles. Jusqu’à la fin du mois de mars, on veut faire bénéficier la moitié des 78000 personnes éligibles à la vaccination dans l’île”, escompte encore Martine Ladoucette.
Sans donner de date précise pour la levée du couvre-feu à 18h, le préfet Jacques Billant a qualifié de déterminantes les “deux à trois semaines à venir”.
“Le couvre-feu à 18 heures doit nous faire éviter le mur du confinement. Si tout le monde consent à cet effort, ces nouvelles restrictions n’auront à se poursuivre au-delà”, a-t-il assuré.
Et Martine Ladoucette de conclure, prévenant contre les conséquences de la période de vacances scolaires en approche : “il faut se souvenir de ce qu’avaient produit les vacances de novembre dernier, il nous faut véritablement accepter le renforcement des mesures de freinage.”