Selon la ministre chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, des pays européens envisageaient d’"ouvrir un dialogue" avec les Etats-Unis concernant les 30 millions de doses de vaccin AstraZeneca dont il dispose alors que les autorités américaines n’ont pas encore donné leur feu vert pour l’utilisation du produit.
Dans une interview accordée ce dimanche par à la station Radio J, la ministre chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a réagi à l’annonce d’AstraZeneca de ne pas être en mesure de livrer les doses de vaccin promises. "Très en colère", la ministre a estimé que la responsabilité du fabricant était "engagée". "Lorsque vous vous engagez à livrer une certaine quantité […] c’est votre responsabilité qui est engagée. Celle des dirigeants, celle du conseil d’administration, celle de l’entreprise", a-t-elle lâché sur les propos relayés par 20 Minutes. La ministre a ensuite évoqué deux cas de figure. Selon elle, il se peut que le laboratoire a exagéré sa capacité industrielle ou AstraZeneca a livré des doses là il ne fallait pas. "Mais en tout état de cause, à la fin l’enjeu de l’Europe est de faire respecter ce contrat et de demander un plan d’action correctif dans les plus brefs délais", a souligné la ministre.
Agnès Pannier-Runacher a surtout exprimé sa colère après que le laboratoire anglo-suédois n’a pas réussi à améliorer son calendrier de livraison. La ministre a fait la comparaison avec les concurrents Moderna et Pfizer-BioNTech qui ont tenu leurs engagements tout en étant "parfaitement transparents". AstraZeneca a déclaré samedi qu’il devrait livrer moins de vaccins que promis à l’Union européenne. A la fin du premier trimestre, seuls 25% des doses seront fournis. Toutefois, le gouvernement français maintient toujours ses objectifs de vaccination de viser 10 millions de personnes vaccinées une ou deux fois le 15 avril, 20 millions en mai et 30 millions fin juin, selon la ministre.
Face au retard de livraison d’AstraZeneca, Agnès Pannier-Runacher a fait part de la volonté des pays européens d’"ouvrir un dialogue" avec les Etats-Unis. Le pays dispose en effet de 30 millions de doses de vaccin AstraZeneca présents sur son sol alors que le produit n’a pas encore été approuvé par les autorités américaines. "L’Europe est dépendante des Etats-Unis pour certains éléments, mais les Etats-Unis sont dépendants de l’Europe pour la production de leurs vaccins", notamment les principes actifs, a souligné la ministre.
> A lire aussi : Le Danemark suspend le vaccin AstraZeneca par précaution