Une dizaine de bangas abritant une quarantaine de personnes ont été recensés par les enquêteurs. Une trentaine de policiers ont été mobilisés dans le cadre d’une enquête judiciaire, fruit d’un "long travail d’investigation" de la Police aux frontières.
A la suite d’une enquête qui a débuté lors des décasages de 2016, une opération judiciaire de grande envergure a été menée lundi à Vétiver à Cavani. Cette action coup-de-poing a abouti à deux arrestations en deux lieux différents, dont le chef présumé du réseau à Vétiver. Selon les explications apportées par le commandant Nadal de la Police aux Frontières, la préfecture doutait sur la validité et l’authenticité d’attestations de domicile, documents fournis en vue de l’obtention d’un titre de séjour. La procédure de démantèlement de ce réseau d’aide au séjour a été menée en parallèle avec le Brigade mobile de recherche (police judiciaire) de la PAF, chargée de l’enquête, et le Groupe d’appui opérationnel, assistés de la BAC.
Les deux personnes arrêtées ce lundi sont suspectées d’avoir organisé ce réseau lucratif en délivrant de fausses attestations. Ils sont également soupçonnés d’avoir loué des bangas à des personnes en situation irrégulière sur leur terrain de la rue Vétiver. En tout, les enquêteurs ont recensé une dizaine de bangas abritant une quarantaine de personnes. Trois d’entre elles en situation irrégulière ont été auditionnées dans le cadre de l’enquête judiciaire et feront "l’objet de vérifications administratives", rapporte Le Journal de Mayotte. Les deux chefs présumés, un Mahorais et un Comorien ont par ailleurs été placés en garde à vue.
Des agents de la Brigade foncière du conseil départemental ont assisté à cette opération de démantèlement pour constater l’occupation d’un vaste terrain appartenant au Département. D’autres acteurs sont également intervenus, à savoir EDM et la SMAE, en raison de risques liés à des compteurs partagés. Pour l’électricité, par exemple, EDM a coupé plusieurs compteurs après avoir constaté des branchements à la fois dangereux et illégaux. Il en est de même pour l’eau. Au moins un compteur a été coupé par la SMAE, car il alimentait plusieurs habitations ainsi qu’une mosquée, via plusieurs tuyaux.
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