Evadé d’une prison malgache et rentré en France, Houcine Arfa évoque un ’coup monté’, indiquant au passage avoir versé un pot-de-vin à la ministre de la justice pour faciliter sa fuite.
Houcine Arfa, 54 ans, était à la prison de Tsiafahy, avant d’être transféré dans une autre maison de détention de la capitale beaucoup moins insalubre. Ancien conseiller en sécurité du président malgache Hery Rajaonarimampianina, il a été condamné en novembre 2017 à 3 ans d’emprisonnement pour usurpation de fonction et extorsion de fonds.
Fin décembre, l’homme a profité d’un passage à l’hôpital pour prendre la poudre d’escampette. Selon ses dires, il aurait quitté la Grande Île en pirogue pour rejoindre Mayotte avant de retourner en France. En Métropole, il a contacté la presse locale et a notamment affirmé au Parisien avoir versé de l’argent à la Ministre de la Justice Elise Alexandrine Rasolo et à la procureure d’Antananarivo, en échange de l’allègement des conditions de son emprisonnement. La Ministre n’a pas encore fait de commentaires.
>> A lire aussi : Madagascar : le Français évadé confie avoir versé 70 000 € à la ministre de la Justice
Comme le rapporte la presse française, mardi dernier, Harry Laurent Rahajason a dénoncé des accusations "sans fondement ni preuve", en lâchant que Houcine Arfa n’est qu’un "petit minable".
Pour sa part, la procureure de la capitale, Odette Balsam Razafinoelisoa a expliqué en premier lieu que le transfert du prisonnier était d’ordre humanitaire. "Il a fait une tentative de suicide à Tsiafahy, il a fait des refus de nourriture (...) donc on l’a transféré dans une autre prison", a-t-elle dit, en martelant n’avoir reçu aucun pot-de-vin : "il a dit qu’on a reçu beaucoup d’argent, où est-ce qu’il a pu trouver cet argent ?" Celle-ci a également indiqué qu’un mandat d’arrêt international avait été émis contre M. Arfa.
Contacté par la presse francilienne, l’évadé maintient tout ce qu’il a dit, et "vous croyez vraiment que la ministre de la Justice m’a fait libérer par amour ou par compassion ?"
Une affaire à suivre …
>> A voir aussi : son interview au Parisien :