Ces dernières années, plus de 80 membres du clergé chilien ont été impliqués dans des actes d’abus sexuels au Chili. En effet, cette visite du pontife argentin est très attendue par les Chiliens.
Les victimes d’abus sexuels engendrés par des prêtres ont été entendues par le pape François, dans un endroit très privé, mardi. Greg Burke, porte-parole du Saint-Siège, a également communiqué que le souverain pontife a été à l’écoute et a prié pour ces victimes.
En principe, le pape n’était pas prévu de venir au Chili, mais au vu des " scandales de pédophilie " impliquant environ 80 prêtres dans le pays ces dernières années, il est venu expressément afin de rencontrer les victimes.
En réunion au palais présidentiel de La Moneda dans la matinée, le pontife argentin a communiqué aux autorités politiques et civiles qu’il a honte face à ces actes perpétrés par des ministres de l’Église, aux enfants.
" Je connais la douleur qu’ont provoquée les cas d’abus commis sur des mineurs et je suis de très près ce que l’on fait pour surmonter ce grave et douloureux mal ", a-t-il évoqué dans l’après-midi face aux prêtres et religieuses, dans une cathédrale de la capitale.
Le souverain pontife a parlé de la douleur inexplicable des victimes ainsi que de leurs familles, mais surtout la confiance trahie par ces représentants de l’Église. Il aussi insisté sur la souffrance de toute la communauté ecclésiale.
" Je sais que parfois vous avez essuyé des insultes dans le métro ou en marchant dans la rue, qu’être "habillé en prêtre dans beaucoup d’endroits se paie cher ", a noté le pape, en appelant les prêtres et les religieuses à " demander pardon ".
Plusieurs personnes ont été interpellées durant la journée du mardi contre la visite du pontife argentin. Ce sont les forces antiémeutes qui ont dispersé à l’aide de canons d’eau, les centaines de manifestants. Ces derniers parlent du pape comme le " complice de crimes pédophiles ".
Les victimes pensent que s’excuser n’est plus suffisant. D’ailleurs, Juan Carlos Claret, porte-parole de l’association des laïcs d’Osorno, luttant contre l’expulsion de l’évêque Juan Barros, a indiqué que les victimes demandent des actes concrets, que le pape ne prend pas au sein de l’Église chilienne. En effet, en début de l’année 2015, le pape a quand même nommé Juan Barros à la tête du diocèse d’Osorno, alors que ce dernier a été soupçonné d’avoir caché les agissements pédophiles du père Fernando Karadima, condamné par le tribunal du Vatican en 2011 pour pédophilies et enlevé de la vie de pénitence.
>> A lire aussi : Pape François : refus d’appel aux prêtres condamnés à la pédophilie
Pédophilie : le pape François a sorti un nouveau décret incorporé au droit canon
(Source : 20 Minutes)