Les autorités centrafricaines ont déploré le non-lieu de Paris quant à l’affaire des présumés abus sexuels sur mineurs commis par des militaires français de l’opération Sangaris.
La France fait-elle la politique de l’autruche quant aux accusations d’abus sexuels sur mineurs perpétrés par ses militaires en Centrafrique ? Toujours est-il que la justice du territoire de l’Hexagone a décidé de prononcer un non-lieu en ce qui concerne cette affaire. Une décision que les autorités centrafricaines ont déplorée le samedi 20 janvier 2018. "J’aurai pensé qu’on devrait aller un peu plus loin. On parle de cela comme s’il s’agissait de biens matériels, alors que ce sont des enfants centrafricains sur qui ont été commis des abus", a déclaré Ange Maxime Kazagui, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement à la radio d’État. Le porte-parole de Bangui espère notamment une évolution de l’affaire dont un pourvoi en cassation par la partie civile.
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Ces accusations d’abus sexuels sur des mineurs en Centrafrique concernent essentiellement les militaires de l’opération Sangaris. Les faits se seraient déroulés entre 2013 et 2014. À la mi-janvier 2018, la justice française avait rendu le verdict de non-lieu faute de "charges suffisantes", selon l’ordonnance. En effet, des incohérences étaient relevées par les autorités françaises dans les témoignages des enfants prétendument victimes. L’un a avoué avoir menti tandis qu’un autre a identifié formellement son agresseur sur une photo, alors que celui-ci n’était pas un militaire. Trois ans après le scandale, la justice française a écarté l’idée d’un procès à la suite d’une enquête bâclée avec beaucoup de zones d’ombres.
Le scandale d’abus sexuels de mineurs en Centrafrique a éclaté en 2015. La réputation de l’armée française avait été ternie par cette affaire. En effet, les soldats de l’opération Sangaris étaient envoyés sous l’égide de l’ONU afin de restaurer la sécurité dans ce pays en proie à de grandes violences.
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