Cette phase d’expérimentation sera lancée par l’Assurance maladie dans les entreprises au taux d’absentéisme record. L’anonymat des salariés sera toutefois préservé.
Le point de parcours de cette phase d’expérimentation sera dévoilé d’ici six mois. Les entreprises ayant un taux d’absentéisme record pourront alors vérifier si les informations communiquées par l’Assurance maladie leur ont permis de mettre en place une action de prévention. En effet, la Sécu veut renseigner les entreprises sur les motifs des arrêts maladies déposés par leurs employés. Des raisons que seule la Sécurité sociale connait. L’identité des salariés restera toutefois anonyme.
Avec ce dispositif, la Secu espère amorcer chez ces entreprises "une réflexion sur [leur] conditions de travail, puisque l’on sait qu’il y a une corrélation entre ces dernières et le nombre et la durée des arrêts", a confié auprès de L’Express Laurent Bailly, responsable du département des services aux assurés.
L’Assurance a sélectionné cinq entreprises, réparties sur l’ensemble du territoire. Réputées pour leur taux d’absentéisme assez élevé (20%), elles ont reçu la visite des directeurs de caisse entre novembre et décembre 2017. Ils s’agit surtout d’entreprises spécialisées dans le secteur de l’aide à la personne, du conseil, du gardiennage et de la sécurité. Le programme a opté pour les sociétés employant plus de 200 salariés pour éviter d’identifier une personne en particulier.
Pour mener à bien cette expérimentation, la Sécu part des consultations et des médicaments remboursés pour identifier la pathologie concernée. Elle prend en compte uniquement les infections imputables à une défaillance managériale ou à un environnement de travail délétère. Il s’agit donc des troubles musculo-squelettiques et des maladies liées aux risques psychosociaux, tel que le burn-out. "Nous laissons de côté les petits arrêts courants (virus, poignet foulé, etc.), ainsi que les affections de longue durée (pour diabète par exemple), qui pourraient parasiter les données d’absentéisme", a confié Laurent Bially.