Le prix Nobel de Littérature avait dénoncé le "tri" perpétré par le gouvernement sur les migrants. D’après Jean-Marie Gustave Le Clézio, il s’agit tout bonnement d’un "déni d’humanité".
La politique de gestion de la crise des migrants en France ne fait décidément pas toujours des heureux. C’est au tour du prix Nobel de la littérature française Jean-Marie Gustave Le Clézio de se prononcer sur la question. Dans une tribune publiée dans l’Obs, l’homme a déclaré ne pas supporter "le tri" fait entre les migrants fuyant leurs pays pour des raisons politiques ou de pauvreté. "Comment peut-on faire le tri ? Comment distinguer ceux qui méritent l’accueil, pour des raisons politiques, et ceux qui n’en sont pas dignes ?", s’interroge Jean-Marie Gustave Le Clézio dans la tribune.
Celui qui se rappelle avoir été lui-même migrant lance un point de conscience entre la gravité de mourir de faim ou la mort sous la tyrannie. "J’ai été l’un d’eux jadis, quand ma mère nous a emmené mon frère et moi traverser la France pour fuir la guerre. Nous n’étions pas des demandeurs d’asile. Nous cherchions un endroit où survivre", se souvient le prix Nobel de la Littérature française.
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Dans la foulée, Jean-Marie Gustave Le Clézio a mis en garde contre les barrières de mentalité souvent plus graves que les frontières politiques. L’auteur de l’œuvre littéraire Désert pointe notamment du doigt la politique devenue "un monstre froid" agissant sans tenir compte de la condition humaine. D’après lui, ce n’est pas un fait avéré de chasser sous des températures extrêmes des migrants comme s’il s’agissait d’animaux. "Cela est dégueulasse. Il n’y a pas d’autre mot", soutient le romancier
En réponse au prix Nobel de la Littérature française, Emmanuel Macron a mis en garde contre les "faux bons sentiments" lors d’une conférence de presse donnée à Rome avec le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni, le jeudi 11 janvier 2018. Le président français assure qu’il y a beaucoup de confusions dans l’esprit des intellectuels en ce qui concerne la situation des migrants.
Source : Europe 1