La figure du djihadisme féminin français, actuellement détenue par les forces kurdes, demande son rapatriement en France. D’après son avocat, elle voudrait coopérer avec la justice française.
La djihadiste Emilie König, 33 ans, demande à la justice française son rapatriement pour être jugée dans le territoire de l’Hexagone. Arrêtée en Syrie, la jeune femme "se tient à la disposition de la justice dans un esprit de coopération", a fait savoir son avocat Me Bruno Vinay le mardi 3 janvier 2017. Dans un communiqué, l’homme de loi a également demandé à ce que les trois enfants d’Emilie König soient rapatriés par tous les moyens possibles, "conformément aux engagements internationaux de la France".
L’avocat de la djihadiste a également appelé les autorités françaises et kurdes à "faciliter l’exécution de son mandat d’arrêt". Pour rappel, Emilie König est détenue dans un camp kurde en Syrie avec son petit garçon de 4 ans et ses jumelles d’un an. Elle s’est fait remarquer comme étant une grande propagandiste et recruteuse d’aspirants djihadistes. Elle a même été placée sur la liste noire des combattants les plus dangereux par l’ONU en septembre 2014. La jeune femme de 33 ans est réclamée par la France dans le cadre de l’enquête liée à la filière djihadiste de Nîmes.
En décembre 2017, la djihadiste avait demandé à être rapatriée en France. Toutefois, le ministère des Affaires étrangères lui a refusé la "protection consulaire", car la France "ne disposait pas de représentation en Syrie depuis 2012". D’après Me Vinay, les autorités françaises avaient alors conseillé à Emilie König de se tourner vers la Croix-Rouge. Toutefois, l’avocat assure que sa cliente peut bien être jugée par la justice française "dès lors que, de l’aveu même du ministre des Affaires étrangères, il n’existe pas sur son lieu de détention ’d’autorités identifiées’ pour le faire".
Me Vinay redoute qu’en restant entre les mains de la justice syrienne, sa cliente subisse "une politique arbitraire" qui sélectionnerait "les djihadistes rapatriables en fonction de critères subjectifs, comme leur importance ou leur niveau de repentir". Pour l’homme de loi, le plus délicat est le cas des femmes ainsi que leurs enfants. Il compte donc sur la promesse en novembre d’Emmanuel Macron d’examiner au cas par cas la situation de ces femmes djihadistes.
Source : Le Monde