Salim T., 42 ans, faisait partie des agents qui contrôlait les personnes censées entrer dans le Stade de France. Dans un long récit, il se remémore son face-à-face avec l’un des kamikazes des attentats du 13 novembre. Une soirée décisive et éprouvante pendant laquelle il a évité un bain de sang.
Un an après les attentats du 13 novembre, la France se souvient encore des attaques terroristes qui ont tué des centaines de personnes. Certains ont perdu des proches tandis que d’autres ont été des héros involontaires de cette tragédie qui s’est abattu sur le territoire de l’Hexagone. Tel est le cas pour Salim T., un agent de contrôle du Stade de France, âgé de 42 ans, qui était de service lors de cette soirée sanglante. L’homme a sûrement évité à son pays une perte plus lourde en vie humaine grâce à sa vigilance.
Dans un entretien à l’Express, l’agent de sécurité raconte son face-à-face avec Bilal Hadfi, l’un des kamikazes du Stade de France. Les faits se sont déroulés vers 20h15, le vendredi 13 novembre 2015. Salim T. est en poste depuis une heure devant la porte L du secteur nord. L’ambiance est bon enfant, les spectateurs défilent avec leur ticket d’entrée pour assister à la rencontre France-Allemagne. L’agent de sécurité s’aperçoit alors qu’un jeune homme tente de passer sans billet, en collant la personne qui le précède dans le tourniquet. Salim lui barre le chemin avec son bras. "Il est resté un petit moment devant moi. J’ai gardé l’œil ouvert et je l’ai vu retenter de passer devant un de mes collègues. Je lui ai crié de ne pas le laisser entrer", se souvient l’agent de sécurité. A ce moment, l’individu disparaît pour de bon.
Vers 21h20, les explosions retentissent à l’entrée du Stade de France. Salim aperçoit alors un de ses collègues à terre, grièvement blessé. L’agent de sécurité affirme que lui et ses collègues n’avaient pas pensé un seul instant à un attentat kamikaze dans la nuit du 13 novembre. Au cours de cette nuit, il n’aura d’ailleurs pas le temps de penser à l’attentat terroriste car il sera occupé à évacuer sans encombre les 80 000 spectateurs. L’homme ne quitte le Stade de France que vers 2h du matin.
Ce n’est que le lundi d’après qu’il est finalement convoqué par la police judiciaire de Bobigny dans le cadre de l’enquête par rapport aux attentats du 13 novembre. Quand les membres des forces de l’ordre lui ont présenté des photos des kamikazes, il reconnaît Bilal Hadfi au comportement suspect. "J’ai reconnu le jeune homme que j’avais empêché d’entrer", raconte-t-il à L’Express.
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