Le préfet de Mayotte, Frédéric Veau, arguant "l’application du droit et l’approche humaine", est revenu sur les nombreux "décasages" qui ont eu lieu dans le département ce week-end. Au cours d’un point de presse, il a notamment rappelé la menace terroriste qui plane actuellement.
Décasage intensif à Mayotte
Les autorités françaises entendent à tout prix appliquer la loi de sécurité à Mayotte. En seulement un week-end, 365 personnes ont été contrôlées dans le département mahorais, sans compter les réfugiés dans la brousse. "Nous avons suivi l’évolution de la situation heure par heure. Neuf communes ont été touchées, 40 bangas détruits, et cinq pelotons de gendarmes (5 fois 30, NDLR) ont été affectés pour répondre d’une absence d’atteinte aux personnes lors des opérations menées par la population. Notre objectif premier est de ne pas rajouter à la tension existante", a détaillé le préfet Frédéric Veau, comme rapporté par Le Journal de Mayotte.
Expulsion aux frontières pour les immigrants clandestins
Parmi toutes les personnes contrôlées, 85 étaient en situation régulière. Les autres ont été amenés au Centre de rétention administrative (CRA) avant leur expulsion du territoire mahorais. Au total, 217 décasés ont été expulsés dans la journée du lundi 30 mai. D’après les statistiques données par Frédéric Veau, les locaux de la CRA ont été saturés depuis dimanche, mais pas pour très longtemps. En effet, le droit de séjour à Mayotte pour les immigrants clandestins est seulement de 17 h. Dans l’immédiat, le principal souci de Frédéric Veau est de trouver une solution pour les personnes qui vivent depuis deux semaines sur la place de la République. Le préfet privilégie surtout le retour aux communes pour ces dernières.
Les attestations de complaisances
Frédéric Veau a notamment parlé des attestations de complaisance, qui mèneront leurs détenteurs à une possible annulation de leur titre de séjour. Cette mesure serait prise afin de protéger les conditions de vie des occupants de la place de la République. "Nous maintenons de toute façon le dispositif sanitaire et de surveillance médicale, sans avoir noté la présence de maladie contagieuse", a fait valoir le préfet de Mayotte. Une prise de position qui n’a pas du tout plu aux représentants des associations comoriennes, dont le président de la Ligue des Droits de l’homme, Assany Mfoungoulie. "Retirer les titres de séjour à ses personnes ayant des enfants français consiste à porter atteinte à leur droit de vivre sur le territoire français.", a-t-il lancé.
Menace terroriste à Mayotte
Outre la lutte contre l’immigration clandestine, le préfet Frédéric Veau se dit vigilant par rapport à une possible menace terroriste. En effet, les décasages ont provoqué une situation de tension à Mayotte. L’appel à la haine et au racisme d’un homme présenté comme un Comorien vivant en Égypte, et qui lance des menaces terroristes contre les Mahorais témoigne de cette affaire. "Nous allons conquérir Mayotte par le djihad parce que vous n’êtes pas de vrais musulmans, sinon vous n’auriez pas accepté d’accueillir les blancs chez vous", a-t-il alors déclaré. À cette menace, Frédéric Veau a expliqué avoir saisi le procureur. "Un dispositif de coopération judiciaire internationale travaille à l’identification de l’auteur des menaces et à sa crédibilité. Si elle se confirmait, le parquet antiterroriste serait saisi", a-t-il affirmé.
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