De nombreuses familles ont été chassées de leur logement, à Ouangani, par un collectif d’habitants. Elles sont venues grossir le rang de celles qui sont sur la place de la République à Mamoudzou.
Comme ce fut les cas des familles délogées de Boueni, des familles ont été chassées hier de leur logement à Ouagani, rapporte le site domtomactu.com qui parle d’une hémorragie. Elles sont venues rejoindre celles regroupées place de la République à Mamoudzou et qui y dorment quotidiennement depuis deux semaines.
D’autres familles, qui vivaient à Chirongui, ont également été délogées. Dans le village, une trentaine de cases ont été démolies. Mais contrairement à ce qui s’est passé à Chirongui, elles n’ont été pas été directement emmenées à Mamoudzou. Les minibus ont été bloqués vers 13h par la police nationale à Ironi Be pour vérification d’identité.
"Ils sont 200 à ne pas avoir d’autorisation de séjour", explique le capitaine Marc Hof de la Police aux frontières. Une partie des familles délogées a été ensuite convoyée à Mamoudzou. "Nous en avons rapatrié une cinquantaine en situation régulière à Mamoudzou dans des minibus banalisés", poursuit-il.
Ainsi, les collectifs d’habitants se chargent maintenant de déloger les personnes en situation irrégulière à Mayotte. Et quand la Police aux frontières arrive dans un village, tous les étrangers partent se cacher dans la brousse, selon un témoin cité par le site domtomactu.com. La plupart du temps, les migrants sont transportés à bord de grands bus vers le centre de rétention administrative qui n’a qu’une capacité de 148 places.
Ces personnes en situation irrégulière à Mayotte sont reconduites aujourd’hui à Anjouan, aux Comores, en fonction du navire affrété par les autorités pour la traversée. Pour Andruma, 14 ans, c’est le saut vers l’inconnu : "Je suis née à Mayotte et je n’ai jamais vu Anjouan. Je pars avec ma maman, mais je suis juste triste de laisser mes amies de 4e au collège de Chiconi", raconte-t-elle.
Le collectif de soutien des délogés de Mayotte ainsi que les représentants locaux de la Ligue des Droits de l’Homme seront reçus à la préfecture aujourd’hui, tandis qu’un rassemblement pacifique se tient dans la matinée place de la République à Mamoudzou.
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