Face à la crise mahoraise, la Ligue des Droits de l’Homme condamne les délogements et leurs conséquences. Elle envisage même des suites judiciaires aux "décasages".
Le retour de boomerang
Avant la condamnation de la Ligue des Droits de l’Homme, Mayotte par le biais d’Assany Mfoungoulie dénonce les agissements "inhumains" de certains clans d’individus qui n’ont rien compris aux valeurs de la République. Une situation qui, selon lui, est le résultat d’une politique de haine et de xénophobie envers l’étranger. La LDH, de son côté, condamne l’absence de réaction des élus locaux et de la préfecture, malgré l’annonce de chaque opération. Dans un communiqué commun avec "Migrants d’outre-mer" et intitulé "Le retour de boomerang d’une politique depuis longtemps inacceptable", la Ligue marque clairement et durablement sa position face à cette crise.
Un régime d’"infra-droit"
La Ligue des Droits de l’homme fait le constat d’un régime d’"infra-droit" social et économique où les étrangers sont devenus des boucs émissaires d’une situation économique et sociale désastreuse. Cette situation résulte d’une politique discriminatoire à l’égard de tous les habitants de Mayotte. "Ce 101e département français souffre d’inégalités criantes vis-à-vis de la métropole, et ce dans tous les domaines", souligne la ligue citée par le Journal de Mayote en rappelant le mouvement social du mois dernier. Par ailleurs, les étrangers vivant dans l’île ou qui tentent d’y aller sont également victimes d’un "infra-droit". En conséquence, ils sont privés des garanties juridiques dont ils bénéficieraient en métropole. Une situation qui est à l’origine de 20 000 expulsions expéditives.
Vers le passage en justice
La Ligue des droits de l’homme craint surtout la suite des événements si aucune solution n’est trouvée à cette situation sociale et économique désastreuse. À l’heure actuelle, la Ligue se prépare à l’étape suivante qui est le passage en justice. "On essaie de regarder les possibilités juridiques que pourraient avoir les familles pour obtenir satisfaction. On accumule les pièces sans savoir jusqu’où on va aller", a confié Pascal Nicole, membre du comité central et co-animateur du groupe de travail outre-mer.
Lire toutes les actualités à Mayotte
En savoir plus sur le Journal de Mayotte