Depuis le week-end dernier, des expulsions sauvages sont organisées à Mayotte. En conseil des ministres, François Hollande a jugé la situation "extrêmement préoccupante". Les expulsions sauvages sont menées par des collectifs mahorais envers les Comoriens. Ils sont aujourd’hui près de 200 à dormir place de La République, au cœur de Mamoudzou. Les tensions ont rarement été aussi fortes.
Mayotte au bord de la crise de nerfs
L’île aux parfums s’embrase depuis plusieurs jours dans un conflit sur fond de xénophobie. Ulcérés par la montée de la délinquance, des Mahorais se réunissent en collectifs pour procéder à des expulsions sauvages à répétition en ciblant ceux qu’ils considèrent comme étant les responsables de l’insécurité à Mayotte.
Plusieurs centaines de personnes ont été chassées de leur domicile par des habitants le week-end dernier et, depuis, ils dorment place de la République, à Mamoudzou.
Des "bangas" détruits, des familles à la rue
Sans solution d’hébergement, les "décasés" se sont réfugiés place de La République depuis maintenant quatre jours. Plusieurs associations mahoraises se sont mobilisées pour recenser les personnes expulsées. Ils seraient près d’un millier à avoir été expulsés des bangas.
De nombreux habitants sont venus apporter de la nourriture et des biens de première nécessité pour les enfants, mais la situation reste extrêmement tendue.
Les forces de l’ordre tentent de mettre fin à ces expulsions sauvages. Toutefois, la colère gronde.
Face à la gravité de la situation : le ministre de l’Intérieur - Bernard Cazeneuve - et la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin, condamnent les violences commises ces derniers jours à Mayotte à l’encontre de familles, ayant par ailleurs conduit à la destruction de leurs habitations. "De tels comportements n’ont pas leur place dans la République. Tous les individus impliqués, dont l’enquête devra établir l’identité, devront rendre compte de leurs actes devant la justice".
Selon François Hollande, "la situation est extrêmement préoccupante\".
Au total : 221 gendarmes et 499 policiers, renforcés par 102 gendarmes mobiles soit 822 policiers et gendarmes au total, sont mobilisés pour rétablir l’ordre républicain, mettre fin à ces exactions inadmissibles et protéger l’ensemble de la population de Mayotte.
Un nouveau préfet - Frédéric Veau - prendra officiellement ses fonctions mardi 24 mai.