Une mobilisation associative se prépare à Bouéni, à Mayotte. Ce mouvement organisé par des associations mahoraises qui luttent contre l’immigration clandestine réclame l’expulsion des ressortissants comoriens en situation irrégulière dans ce quartier.
Des tracts qui visent à prévenir ceux qui abritent des clandestins dans leur maison sont distribués dans la municipalité de Bouéni, à Mayotte. Un groupement interassociatif annonce qu’il va procéder à "une manifestation et actions d’expulsions pacifiques contre l’immigration clandestine (Quitter nos maisons et nos terres)", rapporte le site mayotte.orange.fr.
L’association Cimade Mayotte dénonce cette pratique qui se banalise alors que c’est illégale. Elle s’inquiète du fait que les associations qui envoient ces tracts et qui pratiquent cette expulsion en dehors du cadre juridique assument parfaitement leur geste. Selon Cimage Mayotte, c’est une porte ouverte à la xénophobie. "Les phénomènes ne sont pas nouveaux. Ce qui change, c’est le côté totalement assumé, revendiqué et même annoncé. Maintenant, on prévient les autorités que l’on va commettre un acte illégal… Et il ne se passe rien", observe un membre de la Cimade Mayotte.
Ce mouvement mené par des citoyens mahorais luttant contre l’immigration clandestine veut alerter l’État face à l’avancée à pas de géant du phénomène. Pour la Cimade, c’est leur façon de faire qui n’est pas correcte. L’État devrait intervenir pour empêcher de telles inégalités, suggère la Cimade. "L’État ne peut pas se contenter d’être un simple observateur de ces violences. Par son silence, il cautionne ces actes délictueux et xénophobes."
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