Mi-avril, le colonel Azali Assoumani arrivait en tête du second tour des élections présidentielles aux Comores. Au même moment, les observateurs de l’Union européenne ont déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle. Ces derniers déclarent avoir constaté des fraudes sur l’île d’Anjouan et demandaient à ce que le scrutin soit réorganisé dans les bureaux de vote concernés. Des "irrégularités" confirmées samedie par la Cour constitutionnelle.
Le candidat du pouvoir, le vice-président Mohamed Ali Soilihi, dit Mamadou, avait déjà contesté les résultats de l’élection présidentielle aux Comores publiés par la commission électorale (Ceni), annonçant la victoire son adversaire Azali Assoumani. Samedi, selon les informations relayées par Le Figaro, la Cour constitutionnelle des Comores a demandé à ce que des élections partielles soient organisées d’ici le 15 mai.
Vers une réorganisation de la présidentielle
Dans un arrêt, le président de la Cour constitutionnelle, Loutfi Soulaimane,
demande au président et au ministre chargé des élections "de prendre
les mesures nécessaires pour organiser des partielles au plus tard le 15
mai" dans treize localités. Selon la Cour, les conditions de bon déroulement des élections n’ont pas été réunies. En effet, des "irrégularités et de graves actes de violences" ont été constatés lors du scrutin du 10 avril. Ces "irrégularités" auraient empêché 6 305 électeurs d’exprimer leur vote dans 13 localités de l’île d’Anjouan, selon Loutfi Soulaimane, qui invoque le droit et "la jouissance pleine et entière de tous les électeurs à s’exprimer".
Les résultats provisoires de la présidentielle donnant vainqueur, le colonel Azali Assoumani, ancien président et ex-putschiste, sont ainsi remis en cause. Ce dernier devance de quelque 2 000 voix seulement Mohamed Ali Soilihi dit "Mamadou", le candidat du pouvoir.