Les faits remontent au 6 novembre 2015 à Maurice, où une opération "abattage" des chauves-souris avait été lancée par le ministère de l’Agro-Industrie. L’objectif était de tuer 20 % de ces mammifères volants, afin de protéger les fruits. Cette opération avait par ailleurs suscité de vives polémiques. Hier, au Parlement, le député Rajesh Bhagwan s’est intéressé à ces actes, où plus de 30 000 chauves-souris ont été collectées puis incinérées à l’époque.
Le 6 novembre 2015, le gouvernement a décidé de lancer une "opération abattage" des chauves-souris en vue de contrôler leur population. Ces mammifères volants devenaient un véritable problème quant à la protection des fruits, et le ministère de l’Agro-Industrie a donc décidé d’agir en conséquence.
Opération abattage : des chauves-souris collectées et incinérées
L’objectif était de tuer 20 % de la population de chauves-souris, et a par ailleurs été atteint. Pendant un mois, elles ont d’abord été collectées avant d’être incinérées. Une opération qui a fait polémique sur l’île, et qui a notamment suscité l’indignation de la Mauritian Wildlife Foundation (MWF), une organisation non gouvernementale (ONG).
Pour cette ONG, "l’abattage de chauves-souris va à l’encontre de l’Animal Welfare Act et de la Native Diversity of National Parks. Nous sommes contre cet abattage. On les tue un peu partout dans les forêts, qui sont des zones protégées. Cela risque d’inciter la population à abattre des chauves-souris. C’est un exercice qui n’a pas sa raison d’être et qui ne résoudra pas le problème. Les chauves-souris ne sont pas les seuls prédateurs de fruits ; il y a aussi les oiseaux et la chute naturelle de fruits ainsi que le gaspillage" selon lemauricien.com
Les chauves-souris abattues appartiennent à une espèce protégée par la Wildlife and National Parks et toute personne jugée coupable d’avoir abattu une chauve-souris est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans et d’une amende.
Plus de 30 000 chauves-souris abattues
Le député Rajesh Bhagwan s’est ainsi intéressé hier au Parlement, à cette opération d’abattage des chauves-souris que le gouvernement avait menée entre novembre et décembre 2015. Il a donc interrogé le ministre de l’Agro-Industrie sur cette opération.
Si, à l’époque, le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, n’avait dévoilé aucun chiffre, il a indiqué que durant cette période, 30 938 de ces mammifères ont été tués. Ceux-ci ont été collectés puis incinérés.
26 635 cartouches ont été utilisées par les soldats de la Special Mobile Force (SMF) lors de cet exercice, selon Defimedia.info
Le ministre a précisé que cette mesure ne visait pas à mettre en danger l’espèce mais de "contrôler sa population."
Si durant le dernier trimestre de 2016, les autorités devaient décider s’il faut poursuivre ou non cette opération d’abattage, Mahen Seeruttun a déclaré "qu’aucune décision n’a été prise sur les mesures que son ministère mettra en place afin de soutenir les planteurs de fruits, qui se plaignent de dégâts causés par les chauves-souris" avant d’ajouter que l’exercice d’abattage des chauves-souris "a permis de réduire les dégâts par 10 %."