Travailliste et fils d’un chauffeur de bus pakistanais, Sadiq Khan est le candidat favori des élections municipales à Londres devant son principal adversaire, le conservateur Zac Goldsmith.
Des millions de Londoniens se sont rendus aux urnes ce jeudi lors des élections municipales. Le poste de maire de Londres pourrait revenir à Sadiq Khan, candidat travailliste, mais également musulman. Dans les sondages, cet homme de 45 ans qui incarne le cosmopolitisme de la capitale britannique a en effet pris 10 points d’avance par rapport à son adversaire, le fils de milliardaire et conservateur Zac Goldsmith.
Un passé modeste
Député de Tooting, un quartier populaire du sud de Londres où il a grandi en cité HLM, Sadiq Khan a suivi un parcours modeste. Né d’un père pakistanais chauffeur de bus et d’une mère coutrière, il est devenu avocat, spécialiste des droits de l’Homme et a occupé pendant trois ans le poste de président de l’ONG Liberty. En 1994, il devient conseiller municipal de Wandsworth, dans le sud de Londres. C’est en 2005 qu’il entre dans le monde de la politique en abandonnant sa carrière d’avocat pour se faire élire député de Tooting. Ce père de deux filles était ensuite le premier musulman à siéger au cabinet d’un Premier ministre britannique après avoir été nommé ministre chargé des communautés, puis celui des Transports.
Une candidature contestée
S’il est élu maire de Londres, Sadiq Khan sera le premier maire d’une grande capitale et succédera ainsi à Boris Johnson. "Londres est la meilleure ville du monde. Elle m’a offert à moi et ma famille toutes les opportunités dont nous avions besoin (…). Je veux que tout les Londoniens aient la même chance que celle que nous avons eue", a-t-il confié sur le récit de RTL. Toujours est-il que les croyances religieuses de ce candidat musulman ont suscité une polémique auprès des opposants à droite. Ces derniers ont associé le candidat travailliste à l’islam radical. De son côté, son adversaire Zac Goldsmith est allé jusqu’à signer une tribune dans la presse portant le titre : "Allons-nous vraiment donner la ville la plus fantastique du monde à un parti travailliste qui pense que les terroristes sont ses amis ?"
Des idées progressistes
Dans cette ville européenne où 30% de la population est non blanche, Sadiq Khan a séduit les citoyens grâce à ses idées progressistes. Favorable au mariage homosexuel, féministe, mais aussi opposé aux "extrémistes", l’homme a toujours été sensible aux problèmes de transports saturés et aux logements trop chers. Opposé au "Brexit", il se démarque en outre avec ses positions plus libérales qui plaisent à la City. Celui qui pourrait devenir maire de Londres souhaite bien "unir" les communautés de cette capitale de 8,6 millions d’habitants.