Des proches de la victime, une militante transgenre au Pakistan, soutiennent que le personnel soignant a mis plusieurs heures avant de décider si elle devait être placée dans une chambre avec des hommes ou des femmes.
C’est un genre d’histoire peu relaté dans les médias que le site slate.fr a rapporté dans son édition d’hier. Il s’agit de celle d’Alisha, une militante transgenre de 23 ans, qui s’est déroulée à Peshawar, au Pakistan. Elle a été blessée par balles dans une rixe entre des gangs. Selon le Los Angeles Times, le personnel soignant d’un hôpital a mis plusieurs heures avant de décider si elle devait être placée dans une chambre avec des hommes ou des femmes.
Les proches d’Alisha voulaient qu’elle soit placée avec les patientes femmes, mais certaines se sont plaintes de sa présence. Au bout du compte, le directeur de l’hôpital est intervenu et l’a installée dans une chambre privée.
Les médecins ont ensuite beaucoup tardé à venir, et Alisha n’a pas été transférée dans l’unité de soins intensifs, malgré les demandes de ses proches. Elle est décédée de ses blessures le 25 mai, trois jours après son entrée à l’hôpital.
Discrimination à l’emploi pour les transgenre au Pakistan
À l’arrivée aux urgences et à l’intérieur de l’hôpital, les amis de la patiente ont raconté que plusieurs hommes, dont des employés de l’établissement et des docteurs, se sont moqués d’Alisha et de ses collègues. Certains ont demandé si elles se prostituaient, si elles avaient le sida et si leurs seins étaient vrais ou faux.
Selon Qamar Naseem, un membre de Trans Action, environ quarante-cinq personnes transgenres ont été tuées dans la province pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa ces deux dernières années.
En décembre dernier, Alisha avait participé à une manifestation pour la défense des droits des transgenre à Peshawar. À l’époque, elle avait dit à des journalistes que lorsqu’elle avait voulu postuler à un emploi dans un bureau municipal, les employés s’étaient moqués d’elle.
Comme beaucoup d’autres personnes transgenre au Pakistan, Alisha gagnait sa vie en dansant. Alors que les personnes transgenre sont en général marginalisées en Asie du Sud-est, elles sont aussi considérées comme des porte-bonheur et donc parfois embauchées pour danser lors des mariages et fêtes.