En début d’année, les autorités sanitaires angolaises ont confirmé une flambée de fièvre jaune avec un total de 696 cas confirmés dont 292 décès. Un nouveau bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état d’au moins 300 morts. La situation est alarmante.
Les conséquences de l’épidémie de fièvre jaune en Angola inquiète l’Organisation mondiale de la Santé. Elle craint une propagation dans les pays voisins, notamment en République démocratique du Congo où la maladie a fait son apparition. Selon l’organisme international, les centres urbains du pays sont les plus touchés par cette maladie hémorragique virale transmise par des moustiques.
Bilan alarmant
Dans un communiqué publié cette semaine, l’OMS fait état de 38 cas de malades recensés en République démocratique du Congo, importés de l’Angola voisine où il a fait près de 300 morts. "L’Angola a fait état de 2536 cas suspects de fièvre jaune, avec 301 décès", selon le rapport de l’OMS. "En dépit des campagnes de vaccination à Luanda, et dans les provinces de Huambo (centre) et Benguela (est), le virus continue de se propager dans plusieurs districts", note l’OMS. "L’épidémie en Angola reste une source de grande inquiétude en raison de la transmission locale persistante à Luanda, alors que plus de sept millions de personnes ont été vaccinées", ajoute l’organisation.
Pénurie de vaccins
Alors que l’OMS estime à 19,3 millions le nombre de personnes ayant besoin d‘être vaccinées dans 12 régions du pays, les réserves de vaccin disponibles sont actuellement épuisés. En cause, la vaste campagne d’urgence menée depuis le début de l’année. Les difficultés de renouvellement n’est pas seulement lié à l’argent : mais aussi au manque d’oeufs de poule embryonnés, qui servent à la fabrication du vaccin. De plus, seuls quatre sites dans le monde produisent le vaccin contre la fièvre jaune : Sanofi Pasteur (France) et trois autres au Brésil, au Sénégal et en Russie.
L’épidémie, conséquence d’une pauvreté accrue
La progression de la fièvre jaune en Angola est surtout liée au désinvestissement dans la santé, aggravée par la crise économique attribuée à la baisse du prix du baril de pétrole sur les marchés internationaux. Le budget de la collecte des déchets a été réduit de 70%, avec comme conséquence l’accumulation des déchets dans les rues, en particulier dans les zones les plus pauvres comme Viana, où le premier cas a été signalé en décembre.
Avertissement pour les touristes
L’OMS a aussi mis en garde les voyageurs non vaccinés contre les risques de propagation de la maladie : 41 cas importés d’Angola ont été enregistrés en RDC, 2 au Kenya et 11 en Chine. La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour se rendre en Angola. Les personnes non vaccinées (contre-indication) doivent impérativement se protéger contre les piqûres de moustiques.
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