À partir du 1er janvier 2018, les impôts seront prélevés directements sur les salaires.
Le prélèvement des impots à la source sera mis en place au 1er janvier 2018. Les sommes dues par les personnes imposables seront déduites chaque mois des salaires. Les entreprises seront alors chargées de collecter les impôts avant de les reverser à l’état.
Les arguments du gouvernement pour mettre en place ce dispositifs sont les suivants : simplifier la vie des contribuables, éviter l’épargne de précaution pour relancer la consommation et la croissance.
La Réunion compte 476 000 foyers fiscaux dont seuls 23% sont imposables. Les contribuables sont globalement favorables à ce changement.
"C’est bien. Il n’y aura pas des sous qui restent derrière. Il n’y aura pas de fraude."
"Ça évite d’oublier d’aller payer."
"Ça éviterait des oublis et des ajouts, ça se fait dans beaucoup de pays, c’est plus équitable."
Une déclaration sera toujours nécessaire à réaliser. Pierrick Ollivier, secrétaire départemental CGTR Finances Publiques explique les risques de ce nouveau dispositifs.
"Ça risque de faire baisser le taux de recouvrement et d’entraîner beaucoup, beaucoup de contentieux puisque l’employeur devient collecteur d’impôts et quand on voit les contentieux qu’on a déjà avec la TVA et les cotisations sociales qui sont recouvrés aussi par les entreprises et doivent être reversées aux administrations, on voit qu’un certain nombres d’entreprises ont tendance à considérer que cet argent est le leur et à faire de la trésorerie dessus."
La mise en place du dispositif doit aussi permettre d’alléger le travail des 26 000 agents dédiés à la collecte des impôts et à faire des économies.
"Le seul objectif de l’État est de faire des économies d’emploi et ça peut représenter 4 à 5 000 emplois supprimés. Si encore, on mettait ces emplois au service de lutte contre la fraude, ce serait une bonne chose, mais ce n’est pas le cas", lance Pierrick Ollivier.
À La Réunion, les impôts rapportent 309 millions d’euros chaque année. La fraude fiscale pourrait atteindre 500 millions d’euros sur l’île pour un total de 84 milliards sur l’ensemble du territoire français.