Développant depuis 2009 la technique de l’insecte stérile (Tis), les chercheurs du Cyroi (Cyclotron Réunion océan Indien) indiquent que cette méthode de lutte biologique permettrait de lutter efficacement contre la propagation de maladies infectieuses dont la dengue, en limitant la population de moustiques.
Le dernier point épidémiologique de l’Agence régionale de santé de l’océan Indien (ARS OI) fait état de [161 cas autochtones de dengue confirmés dans l’île, et de la mise en place de 300 emplois aidés supplémentaires->http://www.linfo.re/la-reunion/sante/693169-161-cas-de-dengue-a-la-reunion-des-moyens-debloques] déployés sur le terrain pour la lutte anti-vectorielle, les chercheurs du Cyclotron Réunion océan Indien (Cyroi).
À côté de l’arsenal de moyens chimiques permettant de lutter contre la propagation du virus de la dengue, il existe une méthode de lutte biologique.
En effet, depuis 2009, les chercheurs du Cyclotron Réunion océan Indien (Cyroi) travaillent sur la mise au point d’une technique originale visant à limiter la reproduction des moustiques, appelée technique de l’insecte stérile (Tis).
Stériliser et lâcher des millions de moustiques mâle
David Damiens, chercheur au Cyroi, explique en quoi consiste cette technique de l’insecte stérile.
"L’idée est de relâcher dans la nature des millions de moustiques mâle stérile que l’on aura produit en laboratoire".
La phase 1, phase de faisabilité est franchie. Les chercheurs du Cyroi indiquent qu’ils ont besoin de 2 millions d’euros afin de pouvoir passer à la phase 2, qui est le test grandeur nature qui consiste au relâché massif de moustiques.
Et de préciser avoir fait une demande en ce sens il y a un mois de cela, auprès de la Région. Ils affirment obtenu de la part du ministère de la Santé l’assurance d’une prise en charge du montant du projet à hauteur de 15 %.
Les moustiques mâle dans la ligne de mire des chercheurs du Cyroi
Les chercheurs du Cyroi indiquent que la TIS consiste à élever en laboratoire, puis à stériliser un grand nombre de mâles de l’espèce cible. La stérilisation est induite en exposant les mâles aux rayons X. Les mâles stérilisés sont incapables d’assurer une descendance viable.
Il sont ensuite relâchés en quantité suffisante pour supplanter les mâles sauvages auprès des femelles et provoquer un effondrement du nombre d’individus adultes dans les générations suivantes. Et le fait de maintenir des lâchers de mâles stériles fréquents va augmenter la proportion mâles stériles/mâles sauvages en faveur des mâles stériles, augmentant ainsi la probabilité de rencontres entre femelles sauvages et mâles stériles.
"Logiquement, quelques semaines ou mois plus tard suffisent alors pour voir se dessiner une chute drastique du nombre de moustiques et par conséquent le risque de transmission d’agents pathogènes", avancent les chercheurs.