Jean-Emmanuel Sindraye a-t-il volontairement tranché la main de Willy Sellaye ? Depuis hier, cet homme a pris place dans le box des accusés de la cour d’assises de Saint-Denis. Il est poursuivi pour "violence avec usage d’une arme suivie de mutilation." 7 ans de prison ont été requis à son encontre.
Les faits ont été commis le 19 avril 2013 aux alentours de 20 heures. Les sapeurs-pompiers et les gendarmes sont appelés pour une agression à l’arme blanche survenue dans le chemin Zigzag, quartier de Bagatelle à Sainte-Suzanne.
Sur place, les sapeurs-pompiers ont pris en charge Willy Sellaye. Âgé de 31 ans, cet homme a reçu un coup de sabre qui lui a littéralement sectionné la main droite. Le membre sectionné a immédiatement été rendu aux deux frères de la victime dans un bac à glaçons et il a ainsi pu être rattaché. Mais depuis les faits, la victime a perdu l’usage de sa main droite.
Pendant deux jours, et ce depuis hier, Jean-Emmanuel Sindraye doit donc convaincre que son acte était involontaire.
Un acte involontaire face à une victime violente ?
Après plusieurs altercations au sujet d’une dette de Willy Sellaye auprès du commerçant, Jean-Emmanuel Sindraye refuse de servir son ex-client et lui interdit d’entrer dans sa boutique.
Mais le 19 avril 2013, Willy Sellaye se trouve devant le commerce de Jean-Emmanuel Sindraye avec plus de 3 grammes d’alcool par litres de sang. Ajouté à cela une consommation de morphine, d’artane et de cannabis.
L’accusé déclare alors que Willy Sellaye s’est montré violent et a tenté d’escalader le barreau pour pénétrer chez lui. Il aurait alors pris le sabre et porté un unique coup "involontaire."
La victime soutient qu’elle aurait été agressée verbalement par le boutiquier. Si elle admet s’être rapprochée du commerce, elle nie catégoriquement avoir voulu pénétrer dans la boutique.
Des enquêteurs sceptiques face à l’acte de l’accusé
La question centrale du procès est donc de savoir si Jean-Emmanuel Sindraye a sectionné volontairement la main de son voisin Willy Sellaye.
Si l’accusé affirme que son acte était involontaire, les enquêteurs pensent en revanche que son geste était bel et bien volontaire. Pour eux, Willy Sellaye ne pouvait escalader le barreau dans son état, surtout qu’il tenait entre deux doigts une cigarette retrouvée dans sa main coupée.
Emmanuel Sindraye risque 15 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu dans la journée. 7 ans de prison ont été requis à son encontre.