"La France est aujourd’hui, clairement, le pays le plus menacé", prévient Patrick Calvar, le patron de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI).
Le 10 mai dernier, Patrick Calvar a été auditionné par la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale. Le compte-rendu de cette séance a été rendu public mercredi. Dans son discours, le patron de la DGSI prévient que la France est toujours sous la menace terroriste. Il estime que le groupe djihadiste de l’Etat islamique prépare depuis un moment le terrain.
"Nous savons que Daesh planifie de nouvelles attaques - en utilisant des combattants sur zone, en empruntant les routes qui facilitent l’accès à notre territoire - et que la France est clairement visée", a-t-il affirmé. Selon lui, le pays est autant menacé par l’Etat islamique que par Al-Qaida. Ce dernier "veut redorer son blason" et ses déclinaisons régionales au Maghreb et dans la péninsule Arabique, a prévenu le patron de la DGSI.
Patrick Calvar a également expliqué que la France devrait se préparer à être visé sous une forme d’attaque terroriste encore plus grave que ceux des attentats de novembre et janvier 2015. "Si les attentats de novembre dernier ont été perpétrés par des kamikazes et par des gens armés de kalachnikov", le pays pourrait à l’avenir être confronté "à une nouvelle forme d’attaque". Il a affirmé que les terroristes préparaient "des actions multiples pour créer un climat de panique". Il prévient également qu’"une campagne terroriste caractérisée par le dépôt d’engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante".
Il alerte sur l’arrivée des djihadistes en territoire européen. Si une "stagnation des départs" vers la zone syro-irakienne est relevée, Patrick Calvar constate à l’inverse "davantage d’intentions de retour sur notre sol mais qui sont entravées par la politique de Daech qui considère (…) les intéressés comme des traîtres à exécuter immédiatement".
Il relève enfin un autre problème, les 400 mineurs qui se trouvent actuellement sur cette zone de conflit. "Les deux tiers sont partis avec leurs parents, le tiers restant étant composé d’enfants nés sur place et qui ont donc moins de quatre ans", a-t-il détaillé. Outre les problèmes de "légalité" à leur retour en France, Patrick Calvar pointe "les réels problèmes de sécurité car ces enfants sont entraînés, instrumentalisés par Daech", comme l’a montré récemment une vidéo diffusée par l’EI présentant deux enfants français comme bourreaux.
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