Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mardi dans toute la France à l’appel de Nuit debout alors que le gouvernement a décidé de recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le texte sur la Loi Travail. Sept syndicats restent toujours opposés et appellent à la grève et aux manifestations les 17 et 19 mai.
Après une réunion de la dernière chance entre Manuel Valls et députés frondeurs mardi matin, le Premier ministre a dû se rendre à l’évidence : il est dans l’incapacité d’obtenir une majorité sur le projet de Loi Travail. "La conjonction des oppositions peuvent bloquer ce texte", a reconnu Manuel Valls durant la séance de questions au gouvernement. Avec l’autorisation du Conseil des ministres, il a donc engagé la responsabilité du gouvernement, comme le stipule le fameux article 49-3 de la Constitution.
Remontés après l’annonce de Manuel Valls, sept syndicats "n’écartent aucun type d’initiatives pour les semaines à venir, y compris une manifestation nationale". Ainsi, la CGT, FO, FSU, Solidaires, l’Unef, l’UNL et Fidl ont appelé leurs organisations respectives à "construire" deux nouvelles journées de grèves et manifestations les 17 et 19 mai, ont-ils annoncé dans un communiqué à l’issue d’une intersyndicale.
Les organisations syndicales "invitent leurs structures à organiser des assemblées générales avec les salarié-es pour débattre des modalités d’actions, de la grève et de sa reconduction". En outre, une nouvelle intersyndicale se tiendra, dès le début de la semaine prochaine, pour décider de nouvelles mobilisations. Les syndicats vont également adresser un courrier "au Président de la République pour être reçues rapidement".
D’ici là, le 12 mai, les sept organisations lanceront leur cinquième mobilisation nationale et unitaire d’actions contre le projet de loi El Khomri. Parmi les points les plus conflictuels du texte, figure l’article qui accorde la primauté aux accords d’entreprise pour l’organisation du temps de travail et rend possible l’organisation de référendums.
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