Elisabeth Boissinot, la mère d’une victime des attentats du 13 novembre 2015, s’insurge sur Facebook à propos du fait que c’est l’État qui va payer les frais d’avocat de Salah Abdeslam, le principal suspect.
La fille d’Elisabeth Boissinot s’appelait Chloé et était âgée de 25 ans, rapporte TF1. La jeune femme a été tuée sur la terrasse du Carillon, lors des attentats du 13 novembre 2015. Depuis, la vie d’Élisabeth a basculé. Sur Facebook, elle menace le président de la République François Hollande de ne pas payer ses impôts quand elle a appris les conditions de transfert et de détention de Salah Abdeslam, le principal suspect.
Elisabeth Boissinot exhorte François Hollande à ne pas oublier les 130 victimes des attentats du 13 novembre 2015, les blessés et leurs familles. Elle est surtout scandalisée par le fait que l’État paye les frais d’avocat de Salah Abdeslam. La mère de famille a écrit au président de la République parce qu’elle a reçu un courrier des impôts au nom de sa fille, lui demandant de payer la somme de 900 euros.
"C’est incroyable de recevoir ce type de lettre cinq mois après. Quand j’ai appris que nos impôts serviraient à payer la détention d’Abdeslam, j’ai décidé d’écrire une lettre à François Hollande, je ne voulais pas garder ça en moi. Je ne veux pas que cet argent serve à défendre cet assassin. Vous savez, beaucoup de gens pensent comme moi, mais ils n’ont pas forcément envie de se battre autant. Je parle en mon nom propre, je ne veux associer personne. Si je dois être punie, je le serai, mais je veux que ce soit moi, pas les autres", menace Elisabeth Boissinot.
La mère de famille trouve qu’on accorde trop d’importance à Salah Abdeslam, disant que ce n’est pas à elle de payer pour le confort de ce dernier. Pour elle, le principal suspect des attentats du 13 novembre 2015 ne devrait même pas avoir de justice, et elle est prête à aller en prison pour défendre sa cause. "Ceux qui sont en Syrie doivent bien rigoler, ils doivent se dire que la vie est belle en prison en France. On ne parle jamais des blessés par exemple qui tombent dans l’oubli. Même mes petits enfants de quatre ans savent qui c’est Abdeslam. C’est très dur de revoir son visage chaque jour à la télé", poursuit Elisabeth Boissinot.
Très émue, Elisabeth Boissinot se remémore sa fille sans cesse. Une jeune fille de 25 ans, qui allait se marier et qui avait la vie devant elle. Mais c’était avant les attentats du 13 novembre 2015. Depuis, elle a demandé à son avocat d’organiser un parloir avec Salah Abdeslam, dit-elle pour "avancer, vivre mieux, lui dire ce qu’elle pense et continuer à voir sa fille". Pour le moment, elle n’a reçu aucune réponse de l’Élysée.