Michel Neyret, l’ex numéro 2 de la Police judiciaire de Lyon est devant le tribunal correctionnel de Paris depuis hier. Il comparaît pour une affaire de corruption présumée avec huit autres prévenus.
Michel Neyret, l’ex numéro 2 de la Police judiciaire de Lyon assure n’avoir jamais rien fait pour entraver une enquête, mais admet avoir commis des imprudences, rapporte TF1. Il est jugé depuis hier en correctionnelle avec huit autres complices dans une affaire de corruption présumée où les relations entre policiers et indicateurs seront passées au peigne fin.
La police s’est retrouvée éclaboussée par cette affaire. Michel Neyret travaillait depuis vingt ans à la brigade antigang de Lyon et était apprécié par ses coéquipiers et ses supérieurs. Il a également de la Légion d’honneur pour son travail. L’homme était une légende au moment de sa chute, en septembre 2011 où il était interpellé à son domicile par la police des polices. Mis en examen, il sera écroué pendant huit mois, puis révoqué avant d’être mis à la retraite.
Michel Neyret risque dix ans de prison et 7,5 millions d’euros d’amende
Âgé de 60 ans, Michel Neyret est soupçonné par la justice d’avoir renseigné des membres du milieu lyonnais en échange d’avantages et d’avoir prélevé sa dîme sur des saisies de stupéfiants. Poursuivi pour huit délits, dont corruption et trafic d’influence passifs et détournement de scellés de stupéfiant, il encourt 10 ans de prison et 7,5 millions d’euros d’amende.
Le président Olivier Geron est entré dès hier dans le vif du sujet en évoquant sans attendre les relations du policier et de ses indicateurs. À la barre, Michel Neyret a raconté s’être "jeté à corps perdu dans une politique de renseignement pour infiltrer le milieu et décrocher des flagrants délits" lorsqu’il était patron de l’antigang. Il a aussi justifié avoir conservé ses propres indicateurs après être devenu numéro 2 de la PJ, même s’il n’était plus sur le terrain, en raison de "sa relation personnelle" avec eux.
"Je pensais à l’époque maîtriser les choses. Je n’ai pas fait preuve de professionnalisme dans leur gestion, d’une approche intelligente, je me suis laissé déborder par la situation", a lâché Michel Neyret, qui avoue avoir été défaillant, mais pas malhonnête.