Une étude démontre que 30% des patients sont obligés d’attendre plus d’une demi-heure lors d’un rendez-vous à l’hôpital. Et parmi eux, 17% patientent plus d’une heure.
L’étude a été commandée par l’association de défense des consommateurs et usagers Consommation logement et cadre de Vie (CLCV), rapporte Europe 1. L’association a enquêté sur les temps d’attente des patients à l’hôpital lors de rendez-vous programmés dans les établissements publics et privés. La conclusion est édifiante : il faut patienter avant de rentrer en salle de consultation.
D’après la charte du patient à l’hôpital, les établissements de santé doivent garantir la qualité des traitements, des soins, et de l’accueil. Pourtant, un patient sur trois attend plus d’une demi-heure à l’hôpital lors d’un rendez-vous. Parmi eux, 17% ont attendu plus d’une heure, révèle l’étude conduite par CLCV. Ce sont les services d’ophtalmologie qui remportent la palme en matière de temps d’attente dans les hôpitaux. Au total, seulement 24% des patients ont été reçus à l’heure.
C’est surtout le manque d’information qui est critiqué par les personnes interrogées dans l’étude, et seuls 22% des médecins s’excusant de leur retard. "Il y a parfois des bonnes raisons, quand le médecin qui fait la consultation est appelé sur une intervention d’urgence, mais il y a d’autres raisons, par exemple, le fait que l’on donne à la même heure un rendez-vous à plusieurs personnes", explique François Carlier, délégué général de la CLCV au micro d’Europe 1.
Selon toujours CLCV, les plages pour les rendez-vous ne sont pas très longues, souvent les rendez-vous à l’hôpital, de 9h à 16h. Et si on réduit les plages de rendez-vous, des étranglements vont nécessairement se former. "Il y a une question de culture professionnelle, ce qui importe pour les médecins c’est de soigner les patients, la notion de satisfaction de l’usager du service public, ça existe peu à l’hôpital", poursuit François Carlier.
Le professeur François Forette affirme de son côté que le temps accordé à un patient est d’une demi-heure, et il suffit qu’un patient arrive en retard ou nécessite plus de temps pour que l’ensemble de la journée soit bouleversé. "Les secrétaires médicales, et ça n’est pas leur faute, bourrent les consultations. Elles sont la proie des personnes qui veulent absolument une consultation, donc on rajoute une ou deux personnes dans la consultation, et ça met le planning par terre. Et ça, le patient doit l’accepter", détaille-t-il.
Mais pour François Carlier, la gestion même du retard doit être améliorée, avec des tableaux par exemple qui indiquent le temps d’attente, comme c’est le cas dans d’autres services publics, ainsi que le confort et la praticité des salles d’attente des hôpitaux.