Dans une lettre ouverte aux militants de la fédération socialiste du Nord, Martine Aubry, maire de Lille est sortie de sa réserve pour dénoncer l’utilisation de l’article 49-3 afin de faire passer le projet de Loi Travail sans vote. Elle a jugé que le choix du gouvernement n’était "pas acceptable".
L’ancienne première secrétaire du Parti socialiste a jugé vendredi que le choix du gouvernement d’utiliser le 49-3 pour faire adopter le projet de loi Travail en première lecture n’était "pas acceptable", dans un courrier adressé aux militants socialistes de la fédération du Nord.
Pour la maire de Lille (Nord) et ex-ministre du Travail, il était possible de parvenir à un "accord collectif" pendant le débat à l’Assemblée nationale. "C’est pour ce faire que plusieurs parlementaires ont fait des propositions d’amendements, pour permettre de rétablir la hiérarchie des normes, comme le prévoyait explicitement la motion majoritaire au dernier congrès" du Parti socialiste, souligne-t-elle dans son courrier. "Le choix d’utiliser l’article 49-3 n’est pas, dans ce contexte, acceptable. Il prive le Parlement du nécessaire débat démocratique auquel les Français avaient droit", martèle-t-elle.
Martine Aubry justifie aussi la décision de ses troupes de ne pas signer la motion de censure de gauche déposée par les communistes ainsi que certains écologistes et des frondeurs. "Elle n’aurait pas empêché l’adoption de la loi, chacun le sait. En revanche, elle aurait renforcé la droite et, surtout, elle aurait sans doute provoqué une scission de notre parti", plaide-t-elle. Seule solution pour Martine Aubry : "rester dans notre parti, y travailler et débattre pour faire renaître l’espoir à gauche". "Nous sommes nombreux à la souhaiter. Il faut s’y atteler. Ce combat est aussi le vôtre", conclut-elle.