La soirée du 13 novembre à Paris a été difficile pour les forces de l’ordre. Entre les fausses alertes et les tueries ingérables, les policiers ont été littéralement dépassés par l’évènement. Les échanges radio analysés par la justice sont glaçantes. Les documents ont été publiés lundi par L’Obs.
La justice a pu accéder aux divers échanges effectués entre policiers de l’est de Paris, le 13 novembre au soir, et les analyser. Les documents auxquels L’Obs a eu accès démontrent à quel point la soirée a été difficile pour les forces de l’ordre. Sur "conférence 43", la fréquence radio sur laquelle communiquent les policiers à Paris, les échanges débutent dès 21h31, soit six minutes après la première fusillade qui au lieu rue Bichat et de la Fontaine au Roi.
"Il faut du monde sur place, il y a plein de blessés par balles !", lance l’un des premiers policiers arrivés sur place. Selon un autre, "une dizaine de personnes ne bougent plus". Sur le terrain, les policiers ne savent pas où donner de la tête. Entre les victimes, les blessés qui ont besoin d’être soignés de toute urgence, la Polo noire non identifiée qui s’échappe à toute vitesse ainsi que la constatation de nouveaux coups de feu au bar la Belle Equipe. Bref, la police est débordée.
Alors que les fausses alertes se multiplient dans le quartier, les policiers convergent enfin vers le Bataclan, où une fusillade a commencé. "Bataclan ! Bataclan !". L’alerte est donnée sur les ondes à 21h54, alors que les terroristes tirent depuis un quart d’heure. "Apparemment trois individus identifiés à l’intérieur (…) trois tireurs…. Apparemment ils arrivent au niveau du balcon, c’est reçu ?". A ce moment sur le terrain, seuls un membre de la BAC ((Brigade Anti-Criminelle) et son chauffeur parviennent à entrer dans la salle de spectacles. Leur équipement se limite à une arme de poing et un gilet pare-balles, mais ils réussissent de tuer Samy Amimour.
"Un terroriste abattu sur le Bataclan. A priori, ils ont fait péter une bombe également hein ! On continue à progresser", poursuit le commissaire. On entend ensuite la voix d’un terroriste en personne, depuis un dictaphone laissé au Bataclan pour menacer les policiers : "Sachez qu’on a des otages. Si vous voulez mourir… Si vous voulez qu’ils meurent… Continuez".
S’ensuit la préparation par la BRI de l’assaut final, qui aura lieu à 00h20. Une heure auparavant, à 23h20, un policier transmet une mise en garde à l’Etat-major : "Pour information, les démineurs nous informent que si les individus qui sont retranchés au Bataclan ont des ceintures de TATP, s’il y a des échanges de coups de feu, euh… ça peut exploser".
Finalement, à 00h19, l’assaut est donné. On entend alors des échanges de coups de feu, de grenades et plusieurs explosions.
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