Plusieurs femmes, dont certaines à visage découvert, affirment avoir été victimes de faits désignés de harcèlements sexuels commis par le député écologiste de Paris, Denis Baupin.
Aucune plainte déposée
De nombreux témoignages recueillis par Mediapart et France Inter ont révélé des faits pouvant être qualifiés de harcèlements sexuels. Dans cette affaire, le vice-président de l’Assemblée nationale Denis Baupin est accusé par plusieurs femmes d’avoir commis des gestes très déplacés. Pour le moment, les victimes n’ont pas encore porté plainte, mais trois d’entre d’elles ont accepté de lever le voile sur le dossier et de se lancer dans les confidences.
Des victimes à visage découvert
Sandrine Rousseau, actuelle porte-parole d’Europe-Écologie-les-Verts est une des victimes du vice-président de l’Assemblée nationale. Elle a expliqué aux journalistes comment se sont déroulés les faits qui datent d’octobre 2011. "Il m’a plaqué contre le mur en me tenant par la poitrine et a tenté de m’embrasser dans le couloir, durant une pause alors que j’animais une réunion", a-t-elle raconté. Alors qu’elle a tenté de partager son secret à deux membres de la direction du parti, l’un a répondu "Ah il a recommencé" tandis que l’autre s’est contenté de dire "ce sont des choses qui arrivent très souvent".
Elen Debost, adjointe au maire du Mans en charge de la Jeunesse, se plaint de son côté d’avoir reçu des centaines de messages du type : "Je suis dans un train et j’aimerais te sodomiser en cuissarde. (…). Tu dois être une dominatrice formidable". Députée du Calvados, elle a raconté avoir été victimes de SMS salaces de Denis Baupin depuis 2012 et jusqu’à ce qu’elle quitte le parti en 2013 en raison de désaccords politiques.
Respecter l’honneur d’un homme
Après que ces révélations chocs ont été publiées, François de Rugy a déclaré sur France Inter ce lundi n’avoir jamais été au courant de ces faits, qu’il "aurait fermement condamnés". Ce proche de Denis Baupin a reconnu l’existence de propos équivoques qui selon lui ne correspondent pas à de l’agression ou du harcèlement sexuel. Il a ajouté que la justice devra faire le nécessaire pour mettre la lumière sur cette affaire. "Il faut respecter l’honneur d’un homme, car si ces accusations ne sont pas justifiées, c’est évidemment très grave", a-t-il conclu.