La justice doit rendre sa décision en appel concernant le fondateur de la société PIP dont les prothèses mammaires, potentiellement dangereuses, ont été implantées sur des milliers de femmes dans le monde.
C’est une décision attendue depuis novembre 2015. Ce lundi 2 mai, la cour d’appel d’Aix-en-Provence doit enfin se prononcer dans le procès en appel de l’affaire des prothèses mammaires PIP. Jean-Claude Mas, fondateur de la société varoise Poly Implant Prothèse PIP, avait été condamné en première instance en 2013 à 4 ans de prison ferme. Une amende de 75 000 euros ainsi que l’interdiction définitive d’exercer dans le domaine de la santé et de gérer une société a été requise.
La cour doit également rendre sa décision à l’encontre de quatre autres cadres dirigeants poursuivis. L’avocat général avait requis des peines allant de 18 mois de prison avec sursis pour le directeur technique à 4 ans, dont une partie ferme, pour le président du directoire. Après ce délibéré, le parcours judiciaire de Jean-Claude Mas ne sera pas terminé. Il est toujours mis en examen dans deux autres procédures, l’une pour homicide et blessures involontaires, l’autre concernant les aspects financiers de l’affaire.
7 000 victimes se sont portées civiles
Le scandale avait éclaté en 2012 après la découverte par les autorités sanitaires françaises d’implants intentionnellement remplis d’un gel non médical, fabriqués par l’entreprise PIP. Depuis, les produits ont été retirés du marché, l’entreprise liquidée. Mais des dizaines de milliers de prothèses frauduleuses ont été écoulées dans le monde entier, notamment en Amérique du Sud. En France, 18 000 femmes ont dû se faire retirer leur implant, souvent à la suite de ruptures ou d’irritations. 7 000 victimes se sont finalement portées parties civiles, espérant obtenir un dédommagement lors de ce procès en appel.
Le gel PIP n’est pas dangereux
Dans une interview réalisée l’année dernière par France TV Info, Jean-Claude Mas n’a montré aucun remord. S’il reconnaît avoir utilisé son gel "maison" en dehors de tout circuit de contrôle officiel, il nie toujours sa dangerosité. "Le gel PIP, je le considère comme génial et supérieur", avait-il clamé. "Les tests réalisés par la communauté scientifique internationale disent qu’il n’y a rien [de dangereux], ça ce sont des preuves", expliquait-il. Concernant les peines requises à son encontre, il dit n’avoir "aucune appréhension". "J’en ai rien à foutre. J’ai 76 ans. Ma vie est derrière, elle n’est pas devant", avait-il affirmé.
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