La pénurie de carburant pose de nombreuses questions sur l’alimentation des stations-services sur l’ensemble de la France. Les pétroliers comptent sur les réserves stratégiques, déjà utilisées depuis deux jours. "On a commencé à puiser dans les stocks de réserve", a annoncé ce mercredi le président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP).
La France, face aux problèmes d’approvisionnement en carburant, a commencé "depuis deux jours" à puiser dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers. C’est ce qu’a indiqué ce mercredi 25 mai Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). "Depuis deux jours, comme il y avait des problèmes de fonctionnement dans le raffinage, des blocages de dépôts, on a, en collaboration avec les pouvoirs publics, commencé à utiliser les stocks de réserve", a-t-il déclaré au micro de RMC alors que six des huit raffineries françaises sont au ralenti ou à l’arrêt.
L’utilisation de ces réserves stratégiques n’est pas alarmiste, assure Francis Duseux malgré "la situation tendue". "Ceux qui vendent des produits pétroliers sont légalement obligés d’avoir en stock l’équivalent de trois mois de consommation". Il précise qu’on "ponctionne chaque jour l’équivalent d’un jour de consommation. Donc, au pire, si la situation restait très tendue on ferait ça pendant trois mois". Pour le président de l’UFIP, "les consommateurs contribuent à cette situation tendue", en s’approvisionnant plus qu’il ne le faut. "Ces derniers jours la consommation d’essence est multipliée par trois voire par cinq dans certaines zones", observe en effet le président de l’UFIP.
Le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, avait déjà assuré, dimanche 22 mai sur Europe 1, qu’en dernier recours, le gouvernement pouvait décider de puiser dans les stocks stratégiques pour alimenter les stations-service. Selon les derniers chiffres communiqués par le secrétaire d’Etat aux Transports, 20% des 12 000 stations-service françaises sont en situation de pénurie totale ou partielle.
Opposés à la loi El Khomri, les syndicats, la CGT et FO en tête, appellent à une huitième journée de grèves et de manifestations partout en France jeudi. Mais les signes de protestation se sont déjà multipliés ce mercredi. Le conflit autour des sites pétroliers se prolonge également. "Tant que le gouvernement refuse de discuter, il y a des risques que le mobilisation s’amplifie", a affirmé mercredi sur France Inter le leader de la CGT, Philippe Martinez.