Trois des quatre personnes mises en examen dans l’enquête sur des violences contre la police ont été remises en liberté. Rassemblés dans 90 villes aujourd’hui, les policiers s’indignent de ce retournement de situation.
Dans le véhicule police incendié lors des manifestations contre la "haine anti-flic", le 18 mai dernier, se trouvaient deux policiers, rappelle BFMTV. Trois des quatre hommes mis en examen dans le cadre de l’enquête ont été remis en liberté, le quatrième étant placé en détention provisoire. Les policiers expriment leur indignation face à ce retournement de situation, et la décision du parquet de faire appel contre la décision ne les apaise visiblement pas.
Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de policiers Synergie officiers, se dit scandalisé par la décision de la justice. Il rappelle que les images de l’incendie du véhicule de police ont fait le tour de la France, et même au-delà des frontières. "On voit l’agression et la volonté d’homicide qu’il y a derrière", explique-t-il. Il souligne que les suspects qui ont été relâchés avaient fait l’objet d’une interdiction de manifestation le jour de leur interpellation.
Un message d’impunité
Patrice Ribeiro se pose la question de la neutralité ou de l’implication de certains magistrats. Il rappelle aussi que les policiers se plaignaient déjà du laxisme de la justice lors de leur mobilisation de la semaine dernière. "Celui qui a le jeté le plot, le plus impliqué, est le premier à avoir été mis dehors", rajoute le syndicaliste.
Pour Patrice Ribeiro, la justice semble vouloir passer un message d’impunité vis-à-vis des auteurs de violences contre les policiers et les casseurs. Il espère que le parquet obtiendra l’annulation de cette remise en liberté avec l’appel du parquet. "Nous espérons une décision de justice qui ne soit pas inéquitable et qui adresse un message de justice à concitoyens", a-t-il conclu.
Le ministère de l’Intérieur a réagi en rappelant que, depuis le début des manifestations contre la loi Travail, 1 300 personnes ont été interpellées, 819 placées en garde à vue et 51 condamnations ont été prononcées.