Alors qu’ils étaient venus pour voir le feu d’artifice du 14 juillet, de nombreux enfants garderont dans leur mémoire le souvenir d’une nuit cauchemardesque où ils ont vu la mort en face.
Après l’attentat de Nice ayant tué 84 personnes dont des enfants, la reconstruction psychologique des victimes sera compliquée, et les petits sont les premiers à en souffrir. Bien évidemment, la vie doit reprendre son cours normal pour les vivants malgré le traumatisme.
De nombreux enfants ont malheureusement été témoins de cette nuit d’horreur, car ils étaient en famille pour voir le traditionnel feu d’artifice du 14 juillet. Parmi eux se trouvaient Yanis et Ryan âgés de 8 et 9 ans venus avec leur mère. Ce soir-là, ils ont assisté au drame de leurs propres yeux et aujourd’hui, les deux garçons ont du mal à trouver le sommeil. "J’ai vu qu’il y avait des morts par terre. Les policiers étaient en train de mettre un papier dessus. Il y avait des morts, des blessés, des corps et des familles qui pleuraient", a confié l’un d’eux à Europe 1. "Ça ne nous donne plus envie d’aller au feu d’artifice ou aux matches de foot", a-t-il ajouté. D’après leur mère, ils ne dorment pas, mais posent beaucoup de questions. "Je n’arrête pas de leur dire de ne pas y penser […] Moi-même je suis anéantie, comment voulez-vous que je fasse quelque chose pour mes enfants ?", a-t-elle déploré.
Face à ces sentiments de traumatismes qui gagnent les enfants après l’attentat à Nice, Hélène Baudouin, psychiatre, estime le sujet doit être évoqué au grand jour. "On ne peut pas demander d’oublier, on ne peut pas demander de refouler", a-t-elle déclaré en insistant sur le fait que les enfants doivent s’exprimer. "Il faut du temps et de la place pour la parole, sans nécessairement la provoquer, surtout au moment du coucher", conseille la spécialiste. Cette dernière évoque en effet le risque d’un refoulement qui peut avoir de graves conséquences chez l’enfant. En effet, il risque de rendre, plus tard, l’évacuation du traumatisme bien plus difficile.