Les saisons sèches ont tendance à durer plus longtemps à Mayotte. Cette année, le département traverse la saison la plus sèche depuis vingt ans, alors que la consommation ne cesse d’augmenter.
A Mayotte, la saison sèche commence généralement au mois de mai, rappelle le site mayottehebdo.com. Les pluies sont relativement rares, avec une moyenne de 60mm entre mai et juillet inclus. En 2016, le cumul est de 24mm. Le déficit pluviométrique est donc de -63% par rapport à la normale sur l’ensemble des communes de Petite terre et Grande terre. "En moyenne sur Mayotte, le déficit est de 60%, ce qui place ce début de saison sèche comme la troisième la plus sèche depuis vingt ans", confie François Bonnardot, responsable de la climatologie de Météo France dans l’océan Indien.
La consommation d’eau à Mayotte a augmenté de 19% depuis 2011. Après avoir bondi de 4,3% en 2014, la consommation reprend la courbe ascendante l’année suivante avec une hausse de 8,4%. Il en est de même pour le nombre d’abonnés qui a progressé de 3% pour s’établir à 38 873. Le volume d’eau consommé en 2015 était de 206 mètres cubes par abonné, ce qui est largement au-dessus de la moyenne métropolitaine, qui est de 160 mètres cubes. Mais il y a une explication à cette situation : à Mayotte, un compteur est souvent utilisé par plusieurs foyers.
Avec une pluviométrie déficitaire d’une part, et une consommation en hausse d’autre part, une situation de crise en eau est en vue à Mayotte.
Le Syndicat des eaux et de l’assainissement de Mayotte (SIEAM) exploite quinze forages représentant 18,9% de la production, une usine de dessalement d’eau de mer, 3,3%, ainsi que six stations de traitement d’eau douce. Ce sont ces dernières qui alimentent la population en eau douce, à condition de disposer de ressources suffisantes. En 2015, les autorités publiques ont dû recourir à une importation massive d’eau en bouteille, et une telle éventualité n’est pas à écarter cette année.
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