Illustration/ZEPPELIN/SIPA
Avec le manque de pluies durant les saisons sèches, les ressources en eau se font rares à Mayotte alors que la consommation ne cesse d’augmenter.
Les temps changent et les saisons sèches à Mayotte ont évolué pour devenir de longues périodes quasiment dépourvues de pluies. Au mois de juin, la pluviométrie dans le département a enregistré 4mm à Mamoudzou, 11mm à Mzouazia et 33mm à Mtsamboro, d’après les chiffres sortis par Météo France. Il s’agit d’une situation très déficitaire qui se rapproche des niveaux de pluies historiquement faibles. Le mois de juillet n’a pas connu une amélioration et le mois d’août ne s’annonce pas mieux. Résultat : les retenues collinaires se vident à une vitesse importante. Par ailleurs, la saison humide ne débuterait que vers le mois de janvier.
Cependant, la consommation d’eau à Mayotte ne cesse d’augmenter à raison de 19% sur les 5 dernières années. "Après avoir enregistré une hausse de 4,3% en 2014, la consommation s’accélère encore en 2015", a précisé l’IDEOM dans son dernier rapport annuel relayé par Le Journal de Mayotte. En 2015, la consommation d’eau à Mayotte était de 8,4% de plus par rapport à l’année précédente. D’autant plus que le nombre d’abonnés est en nette progression de 3% et s’élève à 38 873. Les Mahorais consomment également plus. L’an dernier, son niveau a atteint 206m3 qui est largement supérieur à la consommation métropolitaine par abonné, qui est de 160m3. Une situation qui s’explique par le fait qu’à Mayotte, un compteur alimente souvent de nombreuses familles.
Avec des pluies déficitaires, mais des consommations en hausse, une situation de crise en eau est à prévoir. À l’heure actuelle, le SIEAM (syndicat des eaux et de l’assainissement) possède 15 forages (18,9% de la production en 2014), une usine de dessalement d’eau de mer en Petite Terre (3,3%) ainsi que 6 stations de traitement d’eau douce. Ces derniers servent à alimenter la population mahoraise en eau. Pour autant, elles doivent être suffisamment remplies pour pouvoir fournir la quantité d’eau nécessaire. Une importation massive d’eau en bouteille, comme ce fut le cas en 2015, pourrait également être envisagée.
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