Pluviométrie et récoltes insuffisantes sont à l’origine de l’insécurité alimentaire sévère (IAS) dans le Grand Sud de Madagascar. De nombreux acteurs sont entrés en scène pour résoudre le Kere, mais la situation reste alarmante.
Les populations locales dans le Grand Sud de Madagascar sont pertinemment confrontées à l’insécurité alimentaire sévère à cause de l’insuffisance des récoltes. Dans son dernier rapport, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a relevé 663 484 personnes, en particulier les femmes et les enfants frappés par le Kere dans cette partie de la Grande Île. De nombreux intervenants en matière de nutrition et de santé sont actuellement sur place, mais la situation ne verra aucune amélioration, du moins, pas avant les prochaines semaines, ni les prochains mois. En cause, une pauvreté extrême et les conséquences du phénomène El’Nino depuis 2014 sont les plus évoquées. La pluviométrie est insuffisante et cette déficience affecte le rendement des récoltes.
D’après le ministère malgache de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF), les populations les plus touchées par l’insécurité alimentaire dans le Grand Sud sont celles des districts comme Bekily dans la région d’Androy. Mama Berth, une habitante de cette partie de la Grande Île a confié au quotidien Midi Madagasikara que les récoltes ne sont pas suffisantes pour tout le monde. "Du coup, nous serons encore être contraints de remplacer nos alimentations de base par les feuilles de cactus puisque ce sont les seules plantes capables de résister aux climats secs qui s’abattent ici", a-t-elle ajouté. Le ministère concerné a expliqué que faute de moyens, les habitants ont dû consommer une bonne partie des semences en début de campagne. "Bref, on ne peut pas s’attendre à une production suffisante pour couvrir les besoins de la population de ces prochains mois", a-t-il indiqué.
Pour faire face à cette insécurité alimentaire sévère, la ministre malgache de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme Onitiana Realy a affirmé que tout le monde était concerné en appelant aux efforts conjugués de tous les partenaires, sans exception. Parmi les actions entreprises figure le repas cantine scolaire dans le cadre d’un projet mis en place par le PAM et le Ministère de l’Éducation nationale (MEN). Environ 300 000 enfants dans 1300 écoles ont pu bénéficier de ce projet qui prendra malheureusement fin à la rentrée d’octobre 2016. Par ailleurs, le transfert monétaire ou "Vatsin’Ankohonana" du MPPSPF sera mis en œuvre dans la région Androy à partir de la prochaine rentrée scolaire et durera 18 mois. Grâce à ce dispositif, 225 000 personnes bénéficiaires, soit 45 000 ménages de la Région pourront profiter d’une bourse familiale. "Nous sommes aujourd’hui en attente de la validation par le Conseil d’administration de la Banque Mondiale", ont confié des techniciens issus du MPPSPF au journal.
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