Le pape François a donné une conférence de presse dimanche dans son avion le ramenant de Cracovie. L’occasion de revenir sur les récents attentats en France et en Allemagne. Pour le souverain pontife, "Il faut éviter de faire un amalgame entre l’islam et le terrorisme". C’est ce qu’il a expliqué précisant que les catholiques pouvaient être aussi violents que les musulmans.
Dans l’avion qui le ramenait dimanche des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), le pape François a refusé de faire l’amalgame entre islam et violences. Un raccord de propos avec l’homélie vibrante de Mgr Dominique Lebrun dimanche à Rouen où des fidèles catholiques et musulmans ont participé ensemble à la messe d’hommage en l’honneur du père Jaques Hamel. "Notre monde se découvre solidaire d’un bout à l’autre de la planète. Devant l’horrible et injuste mort d’un simple prêtre, des messages parviennent du monde entier. C’est l’espérance en marche", a déclaré l’archevêque.
Le pape François a été interrogé sur son choix de ne jamais mentionner l’islam lorsqu’il condamne des attentats comme l’assassinat d’un prêtre par deux djihadistes, le 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray. "Il n’est pas vrai et il n’est pas exact de dire que l’islam, c’est le terrorisme", a-t-il déclaré en réponse. "Je ne pense pas qu’il soit juste d’associer islam et violences. Tous les jours, quand j’ouvre les journaux, je vois des violences en Italie, quelqu’un qui tue sa petite amie, un autre qui tue sa belle-mère, et ce sont des catholiques baptisés", a déploré le pape. Comme dans plusieurs interventions au cours de son voyage en Pologne à l’occasion des JMJ, le pape François a assuré que la religion n’était pas le vrai moteur des violences. "On peut tuer avec la langue aussi bien qu’avec un couteau", a-t-il lancé. Le terrorisme "prospère quand le dieu de l’argent est placé en premier" et "quand il n’y a pas d’autre option", a-t-il dit.
Selon le pape François, les catholiques peuvent se montrer aussi violents que les musulmans. "Si je dois parler de violences islamiques, je dois aussi parler de violences chrétiennes. Dans presque toutes les religions, il y a toujours un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons nous aussi", a-t-il insisté. "Combien parmi nos jeunes Européens avons-nous abandonnés sans idéal, sans travail ? Alors ils se tournent vers les drogues, vers l’alcool, et vont là-bas s’engager avec les groupes fondamentalistes", a-t-il prévenu également.
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