Hakan Sükür, l’ex-star du football turc, est visé par un mandat d’arrêt dans le cadre des purges post-coup d’État. Il est accusé de faire partie d’un "groupe terroriste armé".
Les purges suite au coup d’État manqué du 15 juillet en Turquie se poursuivent et atteignent maintenant des personnalités connues comme l’icône du football turc Hakan Sükür. Les milieux proches du prédicateur Fethullah Güle en exil aux États-Unis sont particulièrement visés. L’ancien footballeur est accusé de faire partie d’un "groupe terroriste armée", d’après l’agence de presse gouvernementale Anadolu, rapporte Le Monde.
Selmt Sükür, le père de Hakan Sükür, fait également l’objet d’un mandat d’arrêt dans le cadre des purges après le coup d’État manqué du 15 juillet. L’ancien footballeur n’a jamais caché son soutien à Ferthullah Güle. Il est aujourd’hui installé en Californie après une procédure pénale pour "insulte" contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Hakan Sükür a à son actif une carrière sportive intense, notamment avec le club istanbuliote Galatasaray. Il est considéré comme étant comme le plus grand butteur de tous les temps en Turquie. Entré en politique dans le camp de Recep Tayyip Erdogan, il avait été élu député en 2011 sur une liste du Parti de la justice et du développement (AKP).
Mais Hakan Sükür s’est montré hostile à la décision du président Recep Tayyip Erdogan de déclarer la guerre à son ex-allié devenu son ennemi numéro un. Il a alors démissionné de l’AKP en 2013. Il y a quelques mois, il avait démenti avoir déménagé aux États-Unis, affirmant s’y être rendu pour "apprendre l’anglais".
Âgé de 44 ans, Hakan Sükür a passé l’essentiel de sa carrière à Galatasaray, club istanbuliote avec lequel il a remporté huit fois le championnat de Turquie et la Coupe de l’UEFA en 2000. Il avait joué aussi pour l’inter Milan. En équipe nationale, il compte 112 sélections et a inscrit 51 buts entre 1992 et 2008 avec une 3e place au Mondial 2002.
La purge en cours depuis près d’un mois a touché tous les institutions et secteurs de la société turque : armée, éducation, justice, presse, milieux des affaires et sportifs. Environ 16 000 personnes ont été inculpées et incarcérées. Quelque 6 000 autres suspects sont toujours en garde à vue.