Cette forte augmentation des cas de malaria en Colombie est le résultat du changement climatique favorisant les larves de falciparum. Plus de 50 500 cas ont été recensés depuis le début de l’année.
Selon les chiffres rapportés par Médecins sans frontières (MSF), la malaria a connu une forte hausse en Colombie avec plus de 50 500 cas répertoriés pour les six premiers mois de 2016, davantage que pour tout l’ensemble de l’année dernière. La falciparum ou cérébrale, forme la plus mortelle a augmenté de façon importante. "Au cours des six premiers mois de 2016, plus de 50 500 cas de malaria ont été enregistrés en Colombie, dépassant à la moitié de l’année le nombre total de cas enregistrés en 2015 et en 2014", alerte l’ONG dans un rapport relayé par Le Figaro ce samedi. Dans les détails, 58 507 cas contre 52 416 en 2015 et 38 233 en 2014 ont été relevés début août, a précisé le Dr Jaime Pedraza de MSF Colombie. "La malaria obéit à des cycles et tous les quatre ou cinq ans, il peut y avoir un pic", ce qui s’est produit cette année, a-t-il ajouté en citant des statistiques du ministère de la Santé.
Le Dr Jaime Pedraza a surtout mis l’accent sur "le changement de schéma" avec une augmentation des cas de falciparum, qui s’élève à 60% en 2016 contre 51% en 2015 et 48,8% en 2014. Il est à noter que la plupart des décès causés par la malaria, ou paludisme, sont imputables aux deux parasites transmis par les moustiques femelles Anopheles. Il s’agit du plasmodium falciparum, le plus létal, et le plasmodium vivax. Le ministère de la Santé colombien ne s’attendait pas du tout au changement de forme de la malaria . Selon MSF, le manque de traitement contre la malaria falciparum était constaté et la Colombie n’a pu en obtenir avant plus de trois mois.
Pour le moment, les causes de cette hausse des cas de malaria ne sont pas clairement définies. Pour autant, le Dr Pedraza a déclaré que "le changement climatique favorise les larves de falciparum". La MSF souligne que la malaria est une maladie endémique dans de nombreuses régions de Colombie. Effectivement, 85% du territoire colombien est favorable à la prolifération de l’Anopheles, et 60% de la population se trouve dans des zones à risque.