La première dose d’un vaccin exploratoire contre le virus Zika a été administrée mardi à 80 volontaires en bonne santé, ont annoncé les autorités sanitaires américaines. Il s’agit d’un deuxième vaccin expérimental testé sur des humains.
Depuis plusieurs mois, plus d’une dizaine de groupes pharmaceutiques travaillent dans l’élaboration d’un vaccin contre le Zika. Aux Etats-Unis, l’Institut américain des allergies et maladies infectieuses (NIAID) expérimente actuellement un second vaccin exploratoire. Dans un communiqué, les autorités sanitaires américaines ont annoncé que les premiers essais sur l’homme ont été lancés mardi 2 août.
Le vaccin expérimental sera administré à 80 volontaires en bonne santé âgés de 18 à 35 ans. Ces volontaires sont répartis dans trois sites de recherches aux Etats-Unis, a annoncé l’agence fédérale. Le directeur du NIAID Anthony S. Fauci a assuré que ce second vaccin est "sûr et efficace pour prévenir l’infection par le virus Zika et les dramatiques malformations congénitales qu’il cause est un impératif de santé publique". Il a affirmé que "les résultats de l’expérimentation animale ont été très encourageants. Nous sommes ravis d’être désormais en mesure de procéder à la première étude sur des personnes". Anthony S. Fauci estime que le lancement de cet essai constituait un "important pas en avant". Les premiers résultats des tests du vaccin du NIAID sont attendus pour janvier 2017. S’ils sont satisfaisants, une deuxième phase d’essais dans des pays où le virus est endémique devrait suivre peu après.
Le vaccin élaboré par le NIAID a pour action d’aider le corps à développer une réaction immunitaire lorsqu’il est confronté au virus transmis principalement par le moustique. En juillet, un autre vaccin expérimental mis au point par le laboratoire Inovio Pharmaceuticals et la biotech sud-coréenne GenOne Life Sciences a été également testé pour la première sur des humains. Les tests ont lieu à Québec, Miami et Philadelphie. Dans un rapport, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) estiment que plus de 50 pays et territoires, pour la grande majorité en Amérique latine et dans les Caraïbes, se trouvent dans une situation de transmission active du virus. Fin juillet, les Etats-Unis ont annoncé l’apparition des premiers cas d’infection par moustiques autochtones. Auparavant, le virus avait été toujours "importé" par des voyageurs de retour d’un pays touché par le virus Zika.
Il n’existe aucun traitement actuellement contre le Zika. Ses effets peuvent pourtant être dévastateurs sachant que dans quatre cas sur cinq il passe inaperçu. Les symptômes d’une infection par le virus Zika les plus souvent observés sont une fièvre modérée, une éruption cutanée, des douleurs articulaires et/ou musculaires, et une conjonctivite. Des complications neurologiques peuvent survenir, comme l’apparition d’un syndrome de Guillain Barré pouvant entraîner une paralysie des membres inférieurs, et nécessitent la plus grande vigilance en cas d’épidémie. Des malformations congénitales comme une microcéphalie ainsi qu’un retard du développement cérébral intra-utérin peuvent survenir chez les fœtus et les nouveau-nés de femmes enceintes piquées par le moustique infesté.
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