Le MNS (Maître Nageur Sauveteur) qui a porté secours à la victime de l’attaque de requin survenue samedi à Boucan Canot est toujours hospitalisé. Blessé au niveau de la cheville et du tibia lors de cette intervention périlleuse, Bertrand Babef a accepté de témoigner.
Samedi 27 août 2016 peu après 17h00, sur le secteur de Boucan-Canot dans la commune de Saint-Paul :un jeune homme âgé de 21 ans a été victime d’une attaque de requin alors qu’il surfait. Conscient, mais touché gravement à un membre inférieur et un membre supérieur, il a subi une double amputation. Ce jeune homme est toujours hospitalisé au CHU Félix Guyon à Saint-Denis, plongé dans un coma artificiel.
Un important dispositif de secours a été déployé et lors de cette intervention. Bertrand Babef s’est blessé au niveau de la cheville et du tibia lors de ce sauvetage. Le secouriste a été malmené par la forte houle.
Ce quadragénaire a fait preuve d’un courage sans faille le jour de l’attaque. Actuellement soigné au centre hospitalier Gabriel Martin de Saint-Paul, ce MNS insiste sur le fait qu’il n’a pas cessé de penser à la victime depuis le jour du drame...
Agé de 43 ans, Bertrand Babef n’a pas hésité à sauter sur son Jet-Ski pour secourir le jeune homme qui a été mordu par un requin bouledogue samedi dernier à Boucan Canot.
Bertrand Babef souffre aujourd’hui d’une importante blessure à la cheville et il a également été recousu au niveau de l’arcade. Il fait partie de ceux qui ont sauvé la vie du jeune surfeur attaqué par un squale... "On a pris le Jet-Ski et au moment de partir, on tombe dans la vague... C’est là que je me casse la jambe et le front. On a essayé de remonter sur le Jet et une deuxième vague nous a renversé. J’arrive malgré ma blessure à reprendre le Jet et à récupérer mon collègue... On se dirige tout droit vers la victime et on a vu qu’il lui manquait un membre, que c’était une attaque de requin".
Témoignage du maître nageur sauveteur qui a porté assistance à la vicitime de cette attaque de requin
Le jeune surfeur était encore conscient à l’arrivée de sauveurs et il a pu leur parler. "Les seuls mots qu’il a réussi à prononcer dans l’eau, c’est : ’laissez-moi’, ’laissez-moi’ (...). Il se sentait mourir je pense. Mais nous, c’est la vie qui prime : notre devoir, c’était de le ramener".
Pour lui, aucune rancune vis-à-vis du surfeur bien au contraire. Il estime ne pas être un héros. "J’ai fait mon travail" insiste Bertrand Babef. "On n’est pas des héros, on fait notre métier".
Depuis samedi dernier, Bertrand Babef n’a pas cessé de penser au jeune surfeur. "Je ne peux pas lui en vouloir d’être allé surfer, même s’il met ma vie en danger car je peux comprendre".
"Mais quand les MNS vous disent que la flamme est rouge et que les filets ne sont pas opérationnels, n’y allez pas ! Arrêtez de penser que l’on fait ça pour vous embêter, le danger est réel".
Bertand Babef doit maintenant subir une opération chirurgicale ce lundi après-midi. Et selon les médecins, il devra patienter environ trois mois avant de pouvoir re-marcher correctement.