Près de 50 ans que la famille Dennemont tient le restaurant "L’Anse des Cascades" à Sainte-Rose. Il pourrait fermer définitivement. L’Office National des Forêts ne souhaite pas renouveler la concession du terrain aux propriétaires de l’établissement.
Ces sont ses cascades et son anse traditionnelle pour les pêcheurs qui ont donné son nom et son charme à ce lieu très visité de Sainte-Rose. L’Anse des cascades, c’est aussi le nom du restaurant construit dans les années 70. Le site touristique et le restaurant sont souvent liés pour les touristes.
"C’est vraiment typique et puis c’est l’idéal pour venir manger le dimanche, et même la semaine avec des amis".
En cuisine, Patrick Dennemont, chef du restaurant L’Anse des cascades, est conscient que ses plats, à base de produits locaux, ne sont pas les seuls attraits du restaurant.
"Zot i vient là pour manger, mais pour le cadre aussi. Parce que i faut pas oublier, c’est pour ça que nou lé enviés. C’est un des plus beaux sites que néna à La Réunion".
Tout le site appartient à l’État. C’est l’Office national des forêts (ONF) qui le gère et qui accorde la concession du terrain aux propriétaires du restaurant tous les 9 ans. La dernière concession prend fin en juin dernier. L’ONF décide de ne pas la renouveler.
"On a discuté, mais après, on a reçu un simple courrier disant que j’ai quelques jours pour m’en aller. Mais il n’y a pas eu d’autres discussions", déplore Françoise Dennemont, gérante du restaurant.
Ces dernières années, des travaux ont été entrepris pour l’aménagement de la route. Des parkings, des sites de promenade et de pique-nique. Mais, pour le moment, rien de concret sur l’aménagement du restaurant.
Les propriétaires se demandent donc pourquoi ils doivent partir, si rien n’est prévu pour les remplacer.
"Quand vous êtes locataires, avant de vous donner un congés et vous demander de partir, outre un délais suffisant, on doit vous expliquer pourquoi, avoir un juste motif", met en avant maître Caroline Chane Meng Hime, l’avocate des propriétaires du restaurant.
De son côté, maître Rohan Rajabaly, avocat de l’ONF, explique les motivations de son client.
"C’est un bail de droit administratif. C’est une question qui porte sur le domaine privé de l’État. Le contrat, qui porte sa signature, a pris fin le 30 juin. C’est aussi simple que ça".
Après l’audience d’hier au tribunal administratif, le juge a une semaine pour donner sa décision. S’il suit la position de l’ONF, Françoise et Patrick Dennemont, ainsi que leurs 7 salariés devront quitter l’Anse des cascades le 1er octobre.