Rodolphe Arrieguy a perdu son bras lors d’une attaque de requin il y a un an. Mais pas seulement. Depuis, il s’est séparé de sa femme et ses enfants et se retrouve sans domicile. Il garde la tête haute malgré les difficultés qu’il affronte.
"Quand je reviens ici je me dit que, depuis l’attaque de requin, ma vie a complètement sombré."
L’angoisse de la vie dans la rue
Rodolphe Arrieguy a toujours la gorge serrée lorsqu’il s’agit d’évoquer le jour où sa vie a basculé. Le 22 juillet 2015, le quadragénaire est à l’eau pour surfer. Sans protections, le Saint-Leusien est victime d’une attaque de requin. Il perd son bras droit mais aussi le fil de sa vie.
Il confie : "Je me suis séparé de ma femme et de mes enfants. Et c’est surtout se retrouver à la rue avec cette angoisse permanente de me demander comment je vais pouvoir avancer socialement et médicalement."
L’attaque a également coûté son emploi de jardinier à Rodolphe, qui se bat désormais pour trouver un toit.
"Depuis la séparation, je suis sans domicile, j’ai un sac et un duvet, j’essai de me débrouiller. Je vais chez des amis qui veulent bien me loger, ça m’est arrivé quelques fois aussi de dormir dehors", raconte l’homme.
Une douleur toujours présente
Amputé du bras droit, Rodolphe suit des séances de kinésithérapie presque quotidiennement. À cela s’ajoute des consultations chez des spécialistes de la douleur. "La douleur est présente tout le temps parce qu’il y a le bras fantôme qui est présent comme si je sentais ma main. Il y a encore le message électrique du cerveau qui est là pour essayer de commander la main et on sait qu’on va vivre avec pour toujours."
Pourtant, malgré la détresse dans laquelle il se trouve, le père de famille ne se lamente pas sur son sort. "J’ai suivi une passion pendant plus de 30 ans, je suis un sportif de haut niveau donc non, je n’ai pas de regret."
Meurtri par l’attaque qui lui a coûté une partie de lui et la vie qu’il menait, Rodolphe Arrieguy espère désormais que sa demande de logement social va être acceptée. Afin de pouvoir à nouveau accueillir ses enfants et pouvoir penser à un appareillage pour son bras amputé.