À Saint-Philippe et Saint-Joseph, les fortes pluies de ces derniers jours ont fortement endommagé les chemins d’exploitation de canne à sucre. Impossible pour les agriculteurs de faire leur récolte durant cette période de campagne sucrière. À terme, les pertes pourraient être conséquentes.
Par endroit, dans un chemin d’exploitation de Saint-Philippe, on croirait presque qu’une ravine est passée par là. Les trous font plus d’un mètre de profondeur, et aucun engin agricole ne peut y accéder.
"Là on peut enterrer quelqu’un facilement, je le suis presque. Tout le chemin comme on le voit, c’est pareil même. Plus haut, il y a encore plus de trous et la force de l’eau, quand elle descend, finit par faire davantage de trous partout. Là il faut un hélicoptère pour tirer les cannes parce que là on ne peut rien faire", raconte Ariel Fontaine, planteur de canne.
L’activité des agriculteurs en arrêt
Rien que dans ce chemin, ils sont une douzaine de planteurs à ne plus pouvoir travailler correctement. En plein milieu de la campagne sucrière, certains agriculteurs n’ont pas encore commencé à couper la canne. Ils sont dans une situation financière difficile.
Jeannick Payet, planteur de canne, confie :"Il y a plus de 7 000 tonnes de cannes qui descendent là et aujourd’hui, on ne peut plus rien faire, notre activité est en arrêt."
Si le chemin n’est pas réparé avant la fin de la campagne, la perte est conséquente, "on perd tout, tout notre revenu", ajoute Jeannick Payet.
30 kilomètres de chemin dégradé
La Chambre d’Agriculture s’est rendue sur place ce matin. C’est un total de 30 kilomètres de chemin d’exploitation qui étaient fortement dégradés par les pluies d’hier, selon elle. La Chambre Verte demande que des mesures soient prises dès lundi.
200 000 euros pour des réparations pérennes à Saint-Philippe
Jean Bernard Gonthier, président de la Chambre d’Agriculture, explique : "C’est la deuxième fois cette année que les chemins sont dégradés à ce point. On ne peut pas attendre la fin de la campagne. Il faudrait dès lundi que les chemins d’exploitations soient réparés grossièrement dans un premier temps, et après faire vraiment un plan de chemin d’exploitation pour pouvoir anticiper ce qu’il s’est passé hier soir."
À chaque fortes pluies, c’est le même scénario selon les planteurs. Ils estiment leurs pertes à des milliers d’euros. Pour la Chambre d’Agriculture, 200 000 euros sont nécessaires pour pouvoir réparer les chemins d’exploitations une bonne fois pour toute sur la région de Saint-Philippe.